Activisme 2.0 : Vivez l’analyse en direct de la mécanique virale de la Marche des Républicains

Alors que le mouvement de la Marche des Républicains s’organise sur Twitter et Facebook pour la manifestation du 8 décembre, le Blog du Communicant a décidé de suivre et de décortiquer ponctuellement le dispositif viral à l’œuvre sur les médias sociaux. Cette initiative spontanée lancée par une poignée de jeunes militants républicains constitue une illustration parfaite de l’impact agrégateur des réseaux sociaux. A travers ce billet évolutif et mis à jour régulièrement, c’est l’occasion d’observer en « immersion » et mieux comprendre comment s’articule l’expression citoyenne sur le Web social.

Depuis la fronde numérique réussie des Pigeons fin 2012 face au gouvernement ou le buzz foudroyant de la page Facebook du soutien au bijoutier de Nice avec 1,6 millions de likes collectés en quelques jours, nul n’est besoin d’administrer la preuve que la viralité des réseaux sociaux est capable de mobiliser des personnes autour de valeurs ou de revendications communes. Certes, toutes les éruptions militantes ne connaissent pas automatiquement la destinée de ces deux exemples flagrants et d’aucunes s’achèvent même en flop digital retentissant. Il n’en demeure pas moins que le phénomène des foules numériques s’accentue de manière croissante et qu’il se mêle de façon de plus en plus intime et influente au traditionnel débat sociétal jusque-là confiné dans les travées des assemblées politiques et des plateaux médiatiques.

MarcheRepu - Marianne pictoDevant cette tendance désormais irréversible, le Blog du Communicant a donc voulu se pencher « in vivo » sur les logiques qui sous-tendent ces effervescences numériques. Il a choisi de suivre un tout nouveau mouvement, « La Marche des Républicains » né spontanément le 11 novembre dernier à l’initiative de quelques jeunes décidés à ne plus laisser les extrémistes kidnapper la parole sur les réseaux sociaux et ailleurs.

Ce billet évolutif va s’attacher à retracer la genèse de l’action et à identifier au fur et à mesure les temps forts et les points clés jusqu’à la tenue de la marche prévue le 8 décembre à Paris et dans plusieurs villes de Province. Au final, l’objectif est de disposer d’une vision synthétique des mécanismes majeurs qui articulent les actions de masse 2.0 et qui inclinent parfois le cours de l’actualité.

Au départ, ils étaient une dizaine …

Tout a soudainement démarré le 11 novembre lors de la commémoration officielle des soldats morts pour la France. Excédés par les militants qui avaient conspué François Hollande et surtout perturbé un moment solennel d’unité nationale, plusieurs étudiants majoritairement de sensibilité de gauche décident de réagir comme en témoigne Loreleï Mirot, étudiante en sciences politiques à Paris et stagiaire assistante parlementaire du député PS Yann Galut (1) : « Ça a été le débordement de trop. On n’en peut plus de voir l’extrême droite s’imposer partout.»

Dès le début de l’après-midi, les premiers tweets commencent à circuler émanant d’un petit groupe éparpillé à Paris, Lyon, Grenoble et ailleurs. Lorelei Mirot dégaine la première en créant une page Facebook pour suggérer l’organisation d’une manifestation qui s’intitulerait « La Marche des Républicains ». Au même moment dans une autre ville, un étudiant du nom de Benjamin Rosmini ouvre un compte Twitter qu’il baptise @MDRépublicains. Très vite, les connexions et les convergences s’amorcent au point que le petit noyau fondateur tient ses premières vidéo-conférences par Skype pour discuter de la structuration du mouvement embryonnaire. Sur Twitter, les quatre premiers messages sont aussitôt retweetés par une centaine de personnes. Même si la majorité est constitué de twittos lambas, l’appel continue de se propager, notamment en partageant la page Facebook « Evénement » de Loreleï Mirot.

MarcheRepu - premiers tweets

Jour 1 – 1200 abonnés sur Twitter

La poignée d’étudiants passe alors sa journée du 11 novembre à structurer la prise de parole. Elle précise notamment le caractère œcuménique de l’initiative qui vise avant tout à unir les personnes attachées aux valeurs de la République quel que soit leur horizon politique, extrémistes de droite mis à part. De même, un tweet est diffusé sur l’organisation du comité de pilotage de l’action avec répartition des rôles de chacun et notamment l’ouverture d’une page Facebook dédiée (en plus de la page événement) pour accroître l’ampleur du mouvement.

A la fin de la journée, les organisateurs annoncent fièrement avoir déjà engrangé 1200 abonnés sur Twitter … et un premier article publié par l’ESJ, une école de journalisme puis un deuxième par le site nettement plus influent, Huffington Post et enfin un troisième également issu d’un site d’info pure player, le Lab d’Europe 1. Autre gain de l’après-midi : le soutien de deux députés PS. La mécanique s’enclenche. Elle ne va plus s’arrêter.

Jour 2 – Facebook fait le plein, Twitter continue

Le lendemain, l’actualité fournit un argument massif aux jeunes derrière la « Marche de la République ». Le journal d’extrême-droite Minute publie une Une raciste sur la ministre de la Justice ; Christiane Taubira. L’occasion pour les militants de rebondir et d’augmenter la cadence des tweets. Avec au passage, un nouvel article à nouveau commis par un site pure player, en l’occurrence Rue89 qui s’interroge sur la coloration politique exacte du mouvement en dépit de l’apolitisme qu’il revendique.

En attendant, le hashtag #MarcheDesRepublicains tourne à une bonne cadence. A l’orée du 13 novembre, les initiateurs du mouvement affichent fièrement leurs compteurs : 3000 abonnés sur Twitter, 6000 sur la page Facebook et 2400 inscrits pour l’événement du 8 décembre !

MarcheRepu - seconds tweets dispositif et acteurs

Jour 3 et Jour 4– On élargit le champ

Conscient que la forte teneur PS peut enrayer la machine, les organisateurs veillent à réaffirmer l’apolitisme de l’action lancée en dénonçant alors les attaques antisémites proférées à l’égard du président de l’UMP, Jean-François Copé. Sur le front médiatique, l’élargissement est également de mise puisque les étudiants sont invités sur le plateau de la Matinale de BFMTV et témoignent sur le site Web de Paris Match, deux médias dont l’audience commence à être plus importante et diverse que les pure players du départ. Le lendemain, ce sont d’ailleurs un article de Libération et une tribune dans le Plus du Nouvel Observateur qui amplifient l’écho.

Jour 5 et suivants – Les soutiens se multiplient et se régionalisent

Pas de temps sur les réseaux sociaux ! Aux tweets et posts des organisateurs, se succèdent à cadence régulière les soutiens de blogueurs, d’élus locaux et d’une figure sans doute plus inattendue mais qui va compter dans la notoriété du mouvement naissant. Il s’agit de l’ancien directeur de l’information de TF1, Robert Namias fraîchement débarqué sur Twitter et déjà à l’affût concernant la Marche des Républicains pour laquelle il annonce qu’il va en parler sur Europe 1 !

L’air du temps est d’ailleurs propice au mouvement puisqu’une pétition contre le racisme circule en parallèle et agrège très rapidement des dizaines de milliers de signataires. Opportunité que ne manque pas de partager le comité de la Marche des Républicains dans ses espaces sociaux. La cristallisation opère et les projets de déclinaisons régionales de la Marche se multiplient. A tel point que les organisateurs annoncent le lancement prochain d’un site Web qui va recenser toutes les contributions et actions se ralliant sous la bannière de la Marche.

MarcheRepu - jour 3

Jour 8 et suivants – Surf sur l’actualité du moment

Les organisateurs ne désarment et le moins qu’on puisse dire est que l’actualité les sert sur un plateau. Déclarations tapageuses de Jean-Marie Le Pen, tireur fou dans les locaux de Libération, retour du député maire UMP sauvagement poignardé, tags racistes sur la Grande Mosquée de Paris, les occasions sont nombreuses pour élever la voix et insister sur l’importance de réussir la mobilisation autour de la Marche du 8 décembre.

Les premiers ralliements hors du camp de gauche commencent également à poindre avec une déclaration des Jeunes Démocrates (MODEM) qui annoncent le 18 novembre leur soutien à la manifestation. Et Robert Namias qui continue de s’immiscer dans le débat même s’il n’apporte pas son appui au mouvement. En revanche, le 20 novembre, c’est au tour de la sénatrice EELV Esther Benbassa d’officialiser sur son compte Twitter, son appui à la démarche républicaine.

Au soir de cette journée, les chiffres commencent cette fois à prendre une tournure plus massive : 3409 abonnés sur le compte Twitter, 9776 sur la page Facebook et 4218 inscrits pour la marche du 8 décembre.

MarcheRepu - Esther Benassa

Jour 12 – Coup de mou dans les clics

Est-ce la température hivernale qui refroidit les ardeurs ou bien l’arrestation du tireur s’avérant finalement être un extrémiste de gauche après avoir été supputé « crâne rasé » ? Toujours est-il que la dynamique virale du mouvement a quelque peu décéléré depuis deux jours. La page Facebook n’a pas publié de nouveaux contenus depuis le 20 novembre. Le fil Twitter s’astreint à partager des messages enthousiastes mais n’a guère de nouveautés à annoncer hormis une interview sur un site étudiant (qu’il est impossible de lire par ailleurs à cause d’un lien détecté comme suspect par Twitter !).

Ce sentiment d’essoufflement se ressent aussi dans les chiffres. Le compte Twitter n’a grapillé que 12 nouveaux followers pour se rendre à 3421 et aucun profil influent notoire. Est-ce la raison pour laquelle est diffusé dans l’après-midi un tweet invitant tous les jeunes des partis républicains (PS, EELV, Modem, UDI et UMP) ? Sur Facebook, la page d’inscription à la marche 8 décembre n’a pas progressé significativement. Seulement 60 nouveaux participants à l’orée du week-end. Seul petit motif de satisfaction : la barre des 10 000 fans a été franchie pour la page Facebook principale. Va-t-on vers une stagnation durable ou une simple pause avant un prochain rebond ?

MarcheRepu - Tweet 22 novembre

Jour 13 à 15 – Ca s’agite mais rien ne décolle vraiment

Incontestablement, le week-end aura été studieux pour les organisateurs de la Marche Des Républicains. La page Facebook est de nouveau actualisée à cadence régulière. Le compte Twitter multiplie les appels à la mobilisation et « last but not least », le site Internet dédié à la manifestation du 8 décembre a ouvert lundi 25 matin avec à la clé des goodies à télécharger pour son profil perso (une bannière de page Facebook et un badge à insérer sur sa photo) et un appel à signer pour signifier son refus de voir la République piétinée par les extrêmes.

Malgré des nouveautés digitales, le mouvement peine à transformer

Malgré des nouveautés digitales, le mouvement peine à transformer

 

Pourtant, malgré cette énergie déployée à réinsuffler une dynamique qui semble s’effilocher, rien n’y fait vraiment d’un point de vue strictement comptable. A l’issue de ce week-end, le compte Twitter est passé de 3421 à 3438 abonnés et aucun poids lourd, ni influenceur du Web dans les filets. La page Facebook fait un peu mieux en atteignant les 10 271 likes (compte arrêté le 25/11 à 15 h 38). La page « Evénement » sur Facebook peine également à remplir et ne compte que 4420 inscrits par rapport aux 64 255 invités n’ayant pas encore répondu. La réalité implacable de l’arithmétique ne tend pas à accréditer une montée en puissance du mouvement.

Attention aux hashtags qui ne sont pas homogènes et facteur de dispersion

Attention aux hashtags qui ne sont pas homogènes et facteur de dispersion

Autres indices qui laissent penser que le mouvement éprouve des difficultés à décoller : la quasi-absence médiatique de la Marche des Républicains. Hormis une interview d’un des fondateurs, Benjamin Rosmini au pure player grenoblois « Place Gre’net », c’est le silence radio qui prévaut. Aucun média d’envergure n’a plus couvert, ni évoqué le mouvement depuis le 14 novembre.

Un handicap évident si l’on vise à amplifier la vague mobilisatrice comme les Pigeons avaient su si bien le faire fin 2012 en bénéficiant d’une déferlante médiatique telle que le gouvernement a rapidement reculé. Pour rester au-dessus de la ligne de flottaison médiatique, il existe pourtant des options comme la publication de tribunes libres dans les grands quotidiens. A ce jour, aucune n’a été écrite si ce n’est un texte émanant d’un lecteur de Mediapart dédicacé pour la Marche des Républicains.

A ce retrait médiatique gênant, s’ajoutent aussi quelques tâtonnements dans la ligne directrice du compte Twitter qui s’ingénie avant tout à multiplier les tweets militants et incantatoires avec des effets plus que confidentiels puisque le taux moyen de RT ne dépasse guère 12 ! De même, un nouveau hashtag est apparu depuis lundi 25 autour de la date fatidique du 8 décembre. Inconvénient majeur pour créer un fil homogène repris par tous, ce dernier n’est jamais orthographié de la même façon : #8Déc, #8dec et #8Décembre.

Le dernier point critique concerne l’appel pour lequel les internautes sont invités à signer. Là encore, le levier de la viralité n’est pas joué jusqu’au bout. A la différence des pétitions en ligne disponibles par exemple sur Avaaz ou Change, aucun compteur n’indique le nombre de signataires recrutés, ni l’objectif à atteindre sur le site Web de la Marche des Républicains. Une absence préjudiciable qui peut être interprétée comme un flop qu’on tente pour le moment d’estomper et qui n’est de surcroît pas très motivante puisqu’on ne sait pas au final le chiffre idéal à atteindre. Ajoutez à cela, l’absence de grands noms symboliques, fédérateurs et médiatiques et vous avez les ingrédients d’un mouvement qui commence sérieusement à mordre du côté du « fail » si aucun coup d’accélérateur attractif n’est enclenché dans les prochains jours !

Jour 16 à 19 – Décollera ou décollera pas ?

A moins d’une dizaine de jours de la grande manifestation espérée par les organisateurs de la Marche des Républicains, l’analyse des espaces sociaux du mouvement incite au scepticisme quant au résultat final atteint le 8 décembre prochain. En dépit d’un enthousiasme indéniable pour animer les timelines et publier des contenus à cadence régulière, le coup de sonde statistique ne renvoie pas le sentiment d’une mobilisation en train de gagner en puissance.

Ceci en dépit de la vision enjouée développée par Lorelei Millot (une des fondatrices du mouvement) dans un billet publié sur le Plus du Nouvel Observateur le 27 novembre. A ses yeux, la dynamique est enclenchée (2) : « « Nous nous sommes mobilisés, et nous avons mobilisé. Notre expérience des « nouvelles technologies » nous a aidés : les réseaux sociaux sont nos outils. Mais nous sommes déterminés à démontrer que la séparation entre le virtuel et le réel est artificielle, que la jeunesse peut être à l’origine d’une mobilisation d’ampleur pour réaffirmer certains principes fondateurs. Entre la « toile » et la rue, la distance est faible, et que notre présence est importante sur les deux plans, qui sont complémentaires et interdépendants. Nous pourrions nous arrêter là tant le pari semble gagné. Nous, jeunes anonymes du net, avons été à l’origine d’une dynamique qui nous dépasse par bien des aspects ».

MarcheRepu - Taux de RT 28 novSi l’on continue de mesurer les progrès en termes d’acquisitions de fans, les chiffres ne confèrent pas vraiment l’impression d’un pari encore gagné. Depuis les derniers relevés chiffrés cités dans ce billet, le compte Twitter a gagné 51 personnes pour se fixer à 3489 followers (compte arrêté le 29/11 à 15 h 56).

Un maigre recrutement pour un mouvement qui vise à agréger les jeunes de tous bords d’autant plus que parmi ces 51, figure un nombre non négligeable de trolls sans intérêt. Si l’on observe le taux de retweets des appels à la mobilisation, le résultat est là encore plutôt déceptif en oscillant entre 7 et 22 RT dans le meilleur des cas.

Sur Facebook, la situation est un peu plus riante statistiquement parlant. La page principale s’est enrichi de 213 sympathisants pour atteindre le cap des 10 484 fans tandis la page événement pour la marche du 8 décembre a grossi de 178 nouveaux futurs marcheurs portant les rangs attendus à 4598 personnes. En outre, le ratio d’engagement est un peu plus élevé que sur Twitter avec des posts qui enregistrent entre 70 et 150 likes en moyenne. Il n’en demeure pas moins qu’on est encore loin d’un décollage militant tel que promis par sa jeune fondatrice.

Ces scores mollassons sont à corréler avec la faible appétence des médias pour ce mouvement. Ces quatre derniers jours, seul le Lab d’Europe 1 a consacré un petit sujet qui d’ailleurs abondamment retweeté sur la TL du compte @MDRepublicains. Pourtant, en scrutant les personnalités qui se sont abonnées au fil Twitter, on trouve du beau monde : Valérie Trierweiler « herself » et des journalistes issus de médias importants comme Benjamin Sportouch (L’Express), Florent Latrive (Libération) ou encore le Huffington Post. Pour autant, la couverture médiatique demeure quasi silencieuse.

MarcheRepu - TweetBinder contributors

L’outil d’analyse Tweet Binder revèle l’absence de figures de proue notables sur Twitter qui pourraient constituer des clés d’élargissement du mouvement au-delà des premiers cercles

A ce stade de l’observation, quels postulats peut-on tenter de poser pour expliquer cette cristallisation numérique qui tarde à produire ses effets ? D’abord, des contenus globalement très répétitifs, souvent des slogans incantatoires qui finissent par quelque peu lasser, et peu de nouveautés fédératrices depuis l’ouverture du site et le badge à apposer sur son profil numérique. Ensuite, on note également l’absence de parrains à l’influence décisive. Denis Baupin (conseiller et député Vert de Paris) et Pascal Terrasse (député PS de l’Ardèche) ont certes apporté leur caution institutionnel. Toutefois, cela manque de figures emblématiques et non-politiques qui relaient le message et accroissent la notoriété du mouvement. Enfin, dernier point, la forte coloration PS du mouvement (en dépit du ralliement des mouvements jeunes d’autres partis de droite et de gauche) constitue sans nul doute un frein indéniable à ceux qui trouvent le mouvement valable mais qui ne veulent pas pour autant être estampillés ou récupérés par un parti politique.

Il reste désormais un peu plus d’une semaine aux organisateurs du mouvement pour tenter d’inverser la tendance et susciter un engouement plus prononcé sur les réseaux sociaux que les indicateurs chiffrés révèlent actuellement. Auront-ils une martingale digitale dans les tuyaux ?

J – 4 – Militants en effervescence, réseaux sociaux en somnolence

MarcheRepu - banderole 8 decembreS’il est une chose que les organisateurs ne pourront pas se reprocher, c’est bien l’énergie déployée pour tenter de faire gonfler les rangs de la Marche des Républicains programmée le 8 décembre. Le nombre de tweets, de posts et de photos issus des premières manifs (notamment celle de Metz) s’est nettement accéléré depuis le 30 novembre.

Les initiatives se dédoublent comme les nombreuses opérations de tractage menées à Paris ou encore cet appel à financer collectivement la fabrication d’une banderole sur la plateforme de crowdfunding, KissKissBankBank. Même si les donateurs ne sont que 5 à l’heure où est rédigé ce post, le pari est en passe d’être gagné avec 290 € collectés sur les 400 nécessaires.

Les jeunes militants ne ménagent en tout cas pas leurs efforts pour les préparatifs. Durant la journée du 1er décembre, ils ont ainsi abondamment tweeté l’appel du 8 décembre à de nombreuses personnalités politiques (comme par exemple NKM, Anne Hidalgo, Bruno Le Maire, Robert Badinter, etc), médiatiques (comme Robert Namias, Jean-Jacques Bourdin, Jean-Marc Morandini, etc) et même des people comme le tennisman Gaël Monfils et la bimbo des plateaux TV, Enora Malagré ! Les filets digitaux n’ont récolté que les encouragements de … Robert Namias et sa consoeur désormais au CSA, Françoise Laborde.

MarcheRepu - carte de FranceEn revanche, si l’on scrute la réalité brute des chiffres, l’assoupissement de la cristallisation numérique constatée ces derniers jours se poursuit. En 5 jours, le compte Twitter n’a conquis que 21 nouveaux followers (3510 au total). La page Facebook grimpe un peu plus vite avec 191 sympathisants glanés (10 675 en tout) tandis que la page événement a recueilli 167 marcheurs supplémentaires (4765 au global). Des progressions qui n’augurent cependant pas d’une mobilisation massive pour dimanche.

A moins que le très traditionnel battage de pavé avec tracts à la clé ne parvienne à renverser une vapeur qui tarde à monter en pression, les réseaux sociaux restent en tout cas bien timides pour alimenter la dynamique souhaitée par les organisateurs. Recensées dans une carte interactive, 13 villes vont accueillir des manifestants. Reste à savoir si les rangs seront clairsemés ou s’il faudra recourir à des plans photographiques serrés comme le défilé du Front de Gauche dimanche dernier pour nourrir l’illusion d’un énorme mouvement de fond. La question est encore ouverte !

A SUIVRE …

Sources

(1) – Alice Géraud – « Racisme : des jeunes militants veulent marcher pour «secouer les partis » – Libération.fr – 14 novembre 2013
(2) – Lorelei Millot – « La marche des Républicains : la preuve que de Twitter à la rue il n’y a qu’un pas » – Le Plus du Nouvel Observateur – 27 novembre 2013

A lire ou relire sur le Blog du Communicant

– « #Geonpi : L’action de masse 2.0 a-t-elle un véritable avenir ? » – 27 décembre 2012

–  » Page Facebook du bijoutier de Nice : pipeau anxiogène ou vrai ras-le-bol » – 15 septembre 2013



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