GUEST – Et si l’entreprise s’inspirait du mode start-up ?

Le Blog du Communicant a le plaisir d’accueillir une contribution qui pour une fois, ne parlera pas directement de communication digitale et de réputation mais d’entrepreneuriat. Cette contribution est signée par Nicolas Antonini, directeur associé du groupe Urvika qui intervient auprès des dirigeants pour les accompagner et les conseiller dans la transformation digitale de leur entreprise. Pour joindre la parole aux actes, Nicolas Antonini a organisé le 9 février dernier à Paris une journée d’échanges très originale. Baptisée « En Mode UP ! », l’idée consistait à faire travailler pendant une journée, des dirigeants de sociétés classiques autour de la création … d’une start-up ! Récit à lire juste après cette brève introduction.

La transformation digitale, tout le monde en parle. Certains s’y lancent, d’autres la redoutent mais tous tâtonnent sur la meilleure façon de s’imprégner de cet état d’esprit si caractéristique qui anime les start-ups. C’est sur ce constat que Nicolas Antonini a décidé de bâtir une journée de formation unique en son genre où quelques dirigeants issus du « brick & mortar » vont appréhender de très près les ressorts de l’entreprenariat « en Mode UP ! ». Tout au long de la journée à des moments non formatés afin de préserver l’effet de surprise, des invités entrepreneuses et entrepreneurs ou en lien direct avec ce monde VC, personnalité, Incubateur etc…, viennent échanger et aider l’équipe de dirigeants dans la création de leur start-up.

Pour cette première édition, le plateau des participants était à la hauteur des ambitions. Du côté des dirigeants dans la peau de startupers d’un jour, étaient réunis Véronique Di Benedetto, directrice générale d’Econocom & présidente de « Femmes du Numérique », Laurent Vimont, président de Century 21 France, Olivier Cohn, directeur général de Best Western France et Daniel Malouf, directeur général de la division e-commerce du groupe Auchan. Côté grands témoins et consultants surprise, de nombreuses personnalités de l’économie numérique ont apporté leur concours : Stéphanie Tramichek, directrice générale de Pinterest France, Catherine Barba, présidente de CB Group, Marie Sermadiras, co-fondatrice de Zensoon, Pingki Houang, directeur général de ShowroomPrivé, Juan Hernandez, co-fondateur de l’Accélérateur, Yoram Moyal, co-fondateur de Buzcard et Olivier Gonzales, ex DG de Twitter France. Excusez du peu ! La suite, c’est Nicolas Antonini qui la raconte …

Up - banniere communication

Dessine-moi une start-up

Après un accueil petit-déj très convivial, nous avons rejoint notre salle spéciale innovation (salle différente, pas de bureau mais des bureaux-fauteuils où l’on s’assoit comme on le veut, comme on le sent; des tableaux partout, des feutres, une écran pour des vidéos, du son…bref une bulle d’innovation ! Stéphanie Tramichek de Pinterest France a ouvert le bal en expliquant ce que cela fait d’être la DG d’une startup américaine mondialement connue, valorisée à plusieurs milliards avec 4 personnes en France (Stéphanie est tout de même entrepreneuse et c’est pour cela qu’elle a été recrutée ) et reconnue comme le site de l’inspiration en images. Après cet échange j’ai proposé aux dirigeants un slideshow en images et en vidéos, une forme de cahier de tendances des startups afin qu’ils y puisent idées et concepts.Up - TR1

Puis ce fut au tour de Juan Hernandez de l’Accélérateur d’intervenir en milieu fin de matinée ! Au travers non seulement de son expérience de fondateur de Club Internet mais surtout au travers de sa vision de coach de startups, Juan donna quelques caractéristiques qui réunissent et définissent l’esprit startup. Il donna aussi la vision financière et le côté moins rose des choses. Il appuya de surcroît sur la nécessité pour les entreprises de bien comprendre les fondements de la startup : l’engagement et la volonté de réussir coûte que coûte. Au-delà de la bonne idée, il y a pour lui la bonne mise en œuvre : « une très bonne idée mal mise en œuvre ne vaut rien alors qu’une idée simple bien déployée peut valoir bien davantage et avoir un avenir radieux ! ».

Il précisa même que l’Accélérateur reçoit parfois des idées farfelues mais qu’avant tout, ce qui porte l’idée réside dans les femmes et les hommes qui constituent l’équipe de la startup. On n’est rien seul. Seule une équipe riche de complémentarités peut développer une startup et entreprendre ! Puis ce fut le déjeuner et un moment convivial de pause et d’échanges mêlés sur le matin. En toute simplicité.

La petite flamme du startuper

Up - TR2Nous avons eu la joie de démarrer l’après-midi avec une belle énergie portée par Catherine Barba que j’appelle affectueusement l’ange du e-business ! Catherine s’est alors concentrée sur l’humain. C’est quoi avant tout être un startuper ? Pourquoi ces PDG risqueraient-ils leurs confortables fauteuils en cuir, leur position médiatique et leur reconnaissance professionnelle ? Sur quel autel sacrifie-t-on sa carrière à une idée ? Au-delà encore des idées, qu’est-ce qui guide les entrepreneurs ? Quelles peurs ou faiblesses peuvent-ils rencontrer ?

Les échanges furent simples et irrésistiblement humains ! Tous s’accordant sur une idée, c’est que la jeunesse et la prise de risque sont sœurs. On ne risque bien que lorsque que l’on n’a pas grand-chose à perdre et du temps devant soi en plus ! Catherine raconta sa double vision de jeune entrepreneuse qui le devint à force de regarder Marc Simoncini (fondateur de Meetic). Puis vinrent les échecs formateurs et enfin une seconde vie comme investisseur dans différents projet comme Leetchi ou Frenchweb… avec des réussites et aussi des déceptions mais à chaque fois l’envie et la flamme dans les yeux, croire en l’idée de l’autre, en devenir totalement convaincue, convaincante !

Arriva alors Yoram Moyal, co-fondateur de Buzcard qui renforça dès son arrivé ce que venait de dire Catherine ! Yoram était un garçon déjà tout bêtement très innovant alors qu’il était chez Orange. Puis un jour, c’est l’aventure Buzcard avec des piliers importants et récurrents de la startup : vendre son idée, c’est à dire chercher le chemin de la monétisation, du ROI et de la rentabilité mais aussi et surtout faire parler de son idée à tout prix, communiquer à peu de frais, créer le « buzz », chercher à ce que l’on parle de vous. Semez, attendez et récoltez.

Puis un autre intervenant original nous rejoignit : Olivier Gonzalez, tout frais ex directeur général de Twitter France. Il apporta alors sa vision pleine de recul à la fois sur le monde de l’entreprise mais aussi sur celui des startups. Olivier interpella les dirigeants avec une question simple qui se transforma rapidement en fondement de « l’intrapreneuriat » : « Vous avez certainement de fabuleux talents innovants dans vos rangs, comment les identifiez-vous et quel rôle leur donnez-vous ? L’innovation est déjà en vous, dans vos organisations, laissez-la éclore, « l’intrapreneuriat » est là ! ».

Savoir gérer les moments critiques

Up - TR3Vint nous rejoindre ensuite Marie Sermaridas, toute jeune entrepreneuse et co-fondatrice de ZenSoon, première centrale de réservation de soins de beauté et bien-être sur Internet en France. A 25 ans, Marie incarne parfaitement le profil de la startupeuse qui vient notamment expliquer la notion de choix au dirigeant. Choix dans le sens où le fait de porter une idée puis de la concrétiser signifie s’engager corps et âme dans une aventure qui va changer votre vie.

Enfin, est venu nous rejoindre le dernier intervenant startup, en la personne de Pingki Houang, directeur général de ShowroomPrivé. Pingki est un fidèle de l’univers des startups et il a eu la chance de participer à la naissance à la croissance de deux startups géantes, l’une Pixmania aux côtés de frères Rosenblum et depuis fin 2012 ShowroomPrivé aux côtés de Thierry Petit, le fondateur. Il raconte toute son histoire et notamment sa participation très tôt à la belle histoire de Pixmania mais désormais une société en perte de vitesse. Selon lui, Pixmania a eu du mal à gérer l’accélération de son business.

Les parallèles avec les dirigeants se font vite. Pour Olivier Cohn de Best Western, l’adaptation est vitale et l’absorption de la croissance également. Véronique Di Benedetto raconte bien connaître ce qu’est une brusque accélération avec un groupe Econom qui est passé en quelques années de 1500 à plus de 8000 collaborateurs. Les autres confirment que c’est encore là une clé des startups et de toute entreprise pour le coup : savoir gérer une croissance très rapide, encaisser une hausse très forte du chiffre d’affaire. La réussite c’est bien, mais gérer sa réussite c’est mieux. L’on aborde ainsi deux autres points clés déjà évoqués le matin. Plus l’entreprise devient importante, plus la proximité humaine se réduit et plus la chaîne de décision se rallonge.

Faster than Smarter !

Les échanges se poursuivent jusqu’en début de soirée et j’avoue que les personnes présentes comme moi-même, perdons joyeusement la notion du temps. J’entretiens volontairement cette ambiance car c’est aussi une des forces des startups et de leurs dirigeants : cette capacité à lâcher prise pour faire éclore l’innovation ! Prendre le temps de penser, de créer et de réaliser !

Nous allons avant un verre partagé bien mérité vers un petit tour à chaud des impressions de chacun et plus particulièrement des dirigeants. Le constat est unanime : cela leur a fait du bien de sortir de leur quotidien, de prendre un peu de ce temps qu’ils n’ont en principe jamais, de sortir de leur zone de confort, de rencontrer, d’échanger avec d’autres et non pas de découvrir mais de constater qu’il est temps d’agir !

Si Olivier Cohn ou Daniel Malouf sont déjà engagés dans des projets internes de digitalisation et de modernisation de leur processus de décision, le plus avancé est bien Laurent Vimont qui a déjà volontairement modifié la structure même de son comité exécutif afin de le rendre plus agile ! Véronique Di Benedetto se dit quant à elle enrichie par cette journée. Dès la fin de la journée, elle acte même deux grandes décisions : mettre l’intrapreneuriat au cœur de ses préoccupations et de celles de son groupe et développer un programme d’identification et d’accompagnement des talents innovants ! Conclusion de cette première : « En Mode UP ! » est une startup en soi qui se crée en ayant pour but de rapprocher Corporate & Startup et que chacun apporte à l’autre ! La suite très prochainement …et en attendant, voici le site dédié !

UP - TR4



Laisser un commentaire


Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.