Les journalistes sont de gauche : mythe ou réalité ?

Il ne s’écoule guère une semaine sans que tintinnabule ce refrain réprobateur qui veut que l’immense majorité des journalistes en France soit vassalisée aux idées politiques de gauche. Autrement dit, la presse roule plus ou moins ouvertement pour ce camp tout en s’évertuant à miner l’autre. Cette vision relève-t-elle de la légende urbaine, d’une réalité avérée ou d’un contexte beaucoup plus alambiqué qu’il n’y paraît ? Tentative d’analyse.

Avec ce billet, je ne prétends évidemment pas pouvoir fournir un exhaustif tour d’horizon de cette question cruciale. Un livre n’y suffirait d’ailleurs sans doute pas. Pas sûr même que toutes les réponses ne soient disponibles. En revanche, j’ai voulu remettre dans la focale de chacun, quelques éléments concrets qui montrent que les faits sont plus complexes et moins gouvernés par l’échiquier politique que ne le prétendent les arguments exacerbés de ceux qui s’agacent du travail des journalistes.

Dis-moi de quel bord tu es, je te dirai quel journaliste tu vois ?

Aux yeux de J-L Mélenchon, la donne est claire : les journalistes sont à la botte des pouvoirs !

D’emblée, il est assez amusant de noter que selon la catégorie socio-professionnelle interrogée, la perception de ce qu’est la coloration politique supposée d’un journaliste va éminemment varier. Si vous posez la question en milieu ouvrier, il est fort à parier que les réponses associeront majoritairement les journalistes à des acteurs défendant les idées et les intérêts des classes supérieures. S’il est d’ailleurs un homme politique qui a parfaitement su saisir cette perche rhétorique, c’est bien Jean-Mélenchon. Celui-ci se fait régulièrement le devoir d’étriller les détenteurs de la carte de presse en les accusant pêle-mêle de collusion avec les pouvoirs économiques et politiques. En d’autres termes, ils roulent pleinement pour la droite ou pour la gauche convertie à l’économie de marché. Un rôdé numéro d’amalgame que n’a pas manqué de réitérer Jean-Luc Mélenchon lors de l’émission « Des paroles et des actes », jeudi 24 avril.

En revanche, si vous accomplissez le même exercice de questionnement au sein des milieux aisés, les fameux CSP + des sondages d’opinion, la perception s’inverse généralement pour s’inscrire radicalement à l’opposé de la vision des milieux dits populaires. Cette fois, les journalistes sont clairement vus comme des acteurs partiaux et visant (pour une grande partie d’entre eux) à battre en brèche les conceptions relevant de la pensée de droite, du libéralisme et du conservatisme. Pour eux, aucun doute ne subsiste. A quelques exceptions près, les journalistes sont des alliés des courants de gauche quand ils ne sont pas des revanchards envieux et de mauvaise foi.

Aux yeux de G. Peltier (UMP), il faut des quotas de journalistes de droite tant les médias sont à gauche

Avec de pareils portraits qu’on voit sourdre régulièrement au sein du corps sociétal, qu’en est-il vraiment ? Une chose est certaine. Selon que l’on soit de sensibilité de gauche ou de droite, on aura nettement tendance à voir le journaliste comme un affidé du camp adverse. A cela préside une raison toute simple : la fonction première du journaliste est d’interroger la réalité, de bousculer les préjugés, de titiller les assertions toutes faites ou un peu trop prestes. Bref, il est en quelque sorte un empêcheur de tourner en rond qui a fait du doute et du questionnement, le moteur même de son activité journalistique.

Bien que tous les possesseurs de la carte de presse ne poussent certes pas aussi loin cette approche dialectique (certains sont même d’une complaisance et/ou d’une subjectivité confondante), le journaliste en règle générale interroge, croise, décrypte, vérifie. Pas étonnant qu’il finisse de ce fait par agacer quiconque ayant des idées bien arrêtées et de fait peu enclin à être challengé. Du coup, la tentation de lui flanquer en retour une étiquette militante est le subterfuge bien pratique pour n’avoir pas soi-même à se remettre en cause. Autant soupçonner l’autre de pensées biaisées !

Mais d’où viennent exactement les journalistes ?

Les journalistes sont souvent issus de milieux sociaux relativement aisés

Au-delà des cases où d’aucuns enferment volontiers les journalistes pour se rassurer dans leurs propres convictions, il convient également de se pencher sur les origines sociologiques de ceux qui composent actuellement la profession journalistique. Un critère incontournable pour mieux appréhender l’essence et les influences de ce corps journalistique si fréquemment suspectée de connivence. Sur ce sujet, la grande surprise est pourtant de ne trouver que peu d’informations détaillées. Nombre d’études datent des années 90 et sont de ce fait obsolètes.

Seule étude récente en date : celle que Lucas Roxo et Agnès Chareton, étudiants en journalisme à l’ESJ de Lille, ont publié au début de 2013 avec le concours de deux experts en data-journalisme, Pierre Romera et Nicolas Kayser-Bril. Ils ont interrogé 377 journalistes sur de multiples items comme leurs origines sociologiques, leur niveau d’études, les secteurs où  ils exercent, etc. De cette passionnante radiographie (1) dont on peut lire une synthèse sur l’excellent site d’Erwann Gaucher, fin observateur du journalisme dans son ensemble, il ressort une donnée très instructive : 40% des étudiants en journalisme sont issus de familles de cadres et de professions intellectuelles supérieures. Parmi les journalistes en activité, le taux est de 30%. Des chiffres qui montrent par conséquent que l’élite sociale et culturelle est plus pourvoyeuse d’actuels et futurs journalistes qu’on ne le pense en règle générale.

Cette tendance de fond n’est d’ailleurs guère nouvelle. Lorsque j’ai moi-même intégré le Celsa à l’issue de mon concours d’entrée pour la filière journalisme en 1988, nous étions très peu à provenir de milieux plus modestes. La plupart de mes camarades de promotion venait déjà de familles aisées, d’un haut niveau culturel et vivant dans de grandes villes. Des caractéristiques qui ne sont pas précisément l’apanage du militant de gauche moyen !

Alors, politisés ou pas les journalistes ?

Yves Calvi, journaliste jugé le plus impartial aux yeux des Français

L’idée reçue classique voudrait que les journalistes soient forcément situés quelque part sur l’échiquier politique. A force de côtoyer dans l’exercice de leur métier les décideurs de la vie économique et politique, on suppose (à tort ou à raison) que ceux-ci finissent par s’imprégner de biais politiques de plus en plus affirmés et notamment en s’opposant à cet univers. Pourtant là aussi, les faits sont têtus face aux croyances les plus communément répandues. Ainsi, les dernières élections professionnelles de mai 2012 ont démontré un taux d’abstention record chez les journalistes appelés à se prononcer pour leurs représentants syndicaux (en grande majorité de gauche)  : 65% des 37 000 possesseurs de carte de presse ne se sont pas rendus aux urnes (2). Désenchantement politique à l’instar des concitoyens électeurs ?

A la question de la politisation des journalistes, les Français ne sont d’ailleurs pas si affirmatifs que certains ne voudraient le faire croire. En avril 2012, l’institut Harris Interactive a interrogé (3) un panel représentatif de plus de 1000 personnes sur les intervieweurs politiques et la façon dont ils étaient perçus. Les résultats obtenus ne sont pas aussi tranchants et clivants. Trois journalistes se détachent en particulier dans les citations des personnes interviewées : Yves Calvi, Jean-Michel Aphatie et Laurent Delahousse. Ce trio est unanimement désigné comme les meilleurs interviewers politiques mais également les plus impartiaux avec respectivement des scores de 29,4% pour le premier, 10,2% et 10% pour les deux suivants. A l’inverse, c’est Laurence Ferrari qui ferme la marche sur les questions d’impartialité et de pertinence des questions. No comment !

S’il semble que les journalistes (là encore exceptions mises à part – on y reviendra plus loin) ne sont pas tous de fieffés militants gauchisants qui s’ignorent, il n’en demeure pas moins que le résultat de la dernière élection présidentielle met en lumière un massif suffrage des journalistes en faveur des partis de gauche. Au terme des deux tours, un sondage d’Harris Interactive et du magazine Médias (4) a révélé les scores des différents candidats obtenus au sein de la corporation journalistique. Au premier tour, François Hollande recueillent 39% des voix. Il est suivi par Jean-Luc Mélenchon (19%) et Nicolas Sarkozy (18%). Au second tour, la tendance est nettement plus écrasante avec 74% de votes en faveur du candidat socialiste. Alors, preuve est faite que les journalistes sont d’irréductibles gauchos ? Pas si simple.

Le journaliste de droite existe aussi et pas qu’un peu

Eric Brunet est l’archétype du journaliste de droite qui se revendique comme tel

La lecture brute de l’enquête d’Harris Interactive – Médias peut effectivement laisser supposer que la profession des journalistes verse sans complexe dans une gaucho-mania échevelée qui agirait par ricochet au détriment des candidats porteurs d’idées de droite. L’argument est séduisant tant le score de 74% est sans appel. C’est pourtant faire preuve de peu de subtilité que de rester rivé à ce score. C’est d’abord oublier qu’un vote effectué en qualité de citoyen électeur ne se traduit pas automatiquement dans l’exercice de sa profession. D’ailleurs, à voir le traitement médiatique actuellement réservé au gouvernement, cela tend plutôt à prouver qu’une fois le bulletin de vote déposé dans l’urne, les journalistes reprennent leur liberté éditoriale et l’exercent sans pitié jusqu’à donner du « Pépère » en une du Point à l’adresse de François Hollande !

Ensuite, la presse française compte dans ses rangs d’éminents et influents journalistes qui s’assument ouvertement de droite et qui sont loin d’être des soutiers relégués à la relecture de la titraille des articles. Le plus symptomatique (et parfois frôlant largement la caricature) est sans conteste Eric Brunet qui a fait de sa posture journalistique droitière, un véritable fonds de commerce qui lui ouvre des tribunes médiatiques importantes. Auteur en 2006 d’un livre qui fit grand bruit (« Etre de droite, un tabou français »), Eric Brunet est aujourd’hui une figure en vogue avec micro ouvert quotidiennement sur RMC où il déverse sans fard son opposition forcenée à tout ce qui est du bord contraire.

Atlantico, site Internet d’information se range à droite

Si ce dernier est sans doute le plus vitupérant, d’autres journalistes en vue disposent de canaux médiatiques à fort impact pour défendre leurs convictions de droite. Parmi eux, on peut citer des figures comme Jean-Pierre Elkabbach qui alterne sur Europe 1 traitements amènes pour les politiques de droite et interviews en mode essorage pour les politiques de gauche. D’autres plumes et voix qui comptent comme Eric Revel (LCI), Eric Zemmour, Elisabeth Levy, Catherine Nay, Alexis Brézet et Yves Thréard, etc montrent que la droite dispose d’une chambre d’écho non négligeable même si beaucoup d’entre eux préfèrent jouer la carte victimaire de l’ostracisme journalistique (reprise comme un seul homme par le courant UMP de la « Droite forte ») dans un océan de reporters gauchos.

A y regarder de plus près, la droite dispose même quasiment d’autant de médias que la gauche. Dans le kiosque à journaux, chacun peut trouver largement de quoi sustenter ses idées. En réplique à Libération assurément de gauche, il existe Le Figaro. En décalque inverse du Nouvel Observateur et Marianne, il existe Valeurs Actuelles, Le Figaro Magazine et parfois Le Point. A la radio, France Inter est contrebalancé par Europe 1. A la télévision, TF1 n’est pas précisément une chaîne connue pour ses penchants gauchistes face à France Télévisions supposé comme tel. Et sur la Toile, Atlantico et Causeur se sont précisément créés en contrepoids de Rue 89 et Mediapart.

Alors de gauche ou pas ?

En 2007, communion totale entre la presse et Nicolas Sarkozy !

Si d’aucuns ont déjà une péremptoire et inflexible réponse par l’affirmative, la réalité des faits est cependant nettement plus difficultueuse. Un point d’importance est à rappeler dans ce débat épidermique où l’émotion militante l’emporte facilement sur l’analyse objective des faits. Nombreux sont ceux qui l’oublient commodément mais la propension politique de la presse procède plus souvent des aléas d’un baromètre météorologique que d’entreprises délibérément au service d’untel ou d’untel. Cà et là, il existe certes des journalistes assurément engagés à droite ou à gauche (qui sont d’ailleurs régulièrement ceux qui détiennent les postes à responsabilité dans les médias) mais cela demeure malgré tout dans le registre de l’épiphénomène par rapport au reste de la profession.

La presse de gauche n’est pas la dernière à carboniser F. Hollande

La plupart du temps, la presse incline en faveur de telle ou telle personnalité pour des raisons qui ont peu à voir avec le militantisme de base. Si aujourd’hui il est de bon ton de dire que les médias ont allègrement flingué Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle de 2012 (c’est le moins qu’on puisse dire !), peu se souviennent en revanche (ou n’ont guère envie de s’en souvenir !) que la relation entre le même Nicolas Sarkozy et les journalistes était de l’ordre de la relation enamourée en 2007. Dans une de ses chroniques, Renaud Revel rappelle fort judicieusement cet état de fait (5) : « A l’époque en lévitation, la profession semblait maraboutée par celui dont elle divorcera, brutalement, 5 ans plus tard. A l’image d’une grande partie du corps électoral, la population journalistique a basculé d’une adhésion sans réserve à un rejet sans nuances. Or au fil de ces cinq années de présidence Sarkozy, le climat n’a cessé de se détériorer entre un Président de la République aux cent coups avec une kyrielle de « journaleux » dans son collimateur et une profession en sécession ».

A un rythme délétère encore plus accéléré et concentré, il se produit actuellement le même phénomène à l’égard de la présidence de François Hollande. En l’espace de quelques mois, les 74% de suffrages exprimés ne se reflètent plus guère dans les unes de journaux et de magazines. Y compris ceux qui sont ouvertement ou supposément classés à gauche. Marianne, Le Nouvel Observateur et à un degré moindre L’Express et Le Monde tirent ainsi à boulets rouges sur l’indécision chronique et l’immobilisme de l’équipe gouvernementale. Or, une presse plus militante voudrait pourtant que l’on s’efforce de trouver des circonstances atténuantes comme l’a fort habilement pratiqué Le Figaro à l’égard de Nicolas Sarkozy, même durant sa période de dévissage dans les sondages.

Héros un jour, haro l’autre jour

Dati et Bové : bords politiques différents mais destin médiatique identique

La bascule médiatique n’a régulièrement que peu à voir (ou en tout cas pas totalement) avec des considérations politiques. Le cycle médiatique obéit moins à celles-ci qu’à des impératifs de bonnes histoires à raconter avec des personnages qui tranchent sur le reste. Que ceux-ci soient de droite ou de gauche importent moins que l’angle éditorial qu’ils vont permettre de dérouler auprès des lecteurs, auditeurs et téléspectateurs. Autrement dit, la coloration politique ne pèse pas autant que certains l’affirment. Le cycle médiatique est avant tout consommateur de figures politiques.

Pour s’en convaincre, il suffit de se remémorer les avatars vécus par José Bové et Rachida Dati. Tous deux ont connu une apogée médiatique où pas un titre de presse, pas un plateau de télé ou de studio de radio ne se lassait de les faire intervenir à longueur de temps. Les puissances médiatiques invitantes s’étaient-elles soudainement converties à l’altermondialisme rebelle du moustachu écolo ou au bling-bling mondain d’une petite Chalonnaise issue de l’immigration ? Rien de tout cela. Les deux protagonistes étaient propulsés au rang d’icône de la comédie humaine très balzacienne des médias quelle que soit l’étiquette politique véhiculée.

L’analyse peut sembler empreinte d’un cynisme glaçant. Pourtant, c’est ainsi que fonctionnent les médias à l’égard des politiques : héros un jour, haro l’autre jour. Après avoir été sublimés dans tous les sens, Bové comme Dati ont été ensuite dépecés avec une égale constance par les médias. Avec le recul, on s’aperçoit en effet que les toquades éditoriales sont le métronome médiatique qui prévaut. Certes, cela n’exclut pas les vrais engagements de certains journalistes ou les effets d’aubaine d’autres. Mais vouloir y voir une vaste entreprise de militantisme journalistique relève plus du fantasme qu’autre chose. Les médias ont d’abord besoin de têtes d’affiches qu’on encensera ou démolira selon l’ère du temps … et du corps sociétal lui-même !

Conclusion – Savoir raison garder avec les fantasmes politico-éditoriaux

Soyons honnêtes ! En tant que lecteurs, nous préférons qu’on nous dise des choses qui nous confortent dans nos opinions

C’est un fait. La presse ne sera jamais parfaite. Elle sera même toujours source d’approximations agaçantes, d’incohérences énervantes et chez certains de ses représentants, de tentations militantes plus ou moins ouvertement assumées comme telles.

Ceci dit, pourrions-nous également nous interroger sur nous-mêmes, les citoyens que nous sommes et les individus pas toujours objectifs que nous sommes également. Vu du prisme forcément subjectif et passionnel de chacun, la presse ne renvoie effectivement pas toujours l’image qu’on souhaiterait voir ou l’écho qu’on souhaiterait entendre. Cela peut être horripilant, irritant, frustrant, dérangeant pour nos solides convictions, nos intimes valeurs, nos douillets préjugés et nos rassurants clichés. Alors, on préfère accuser telle ou telle plume de presse d’être un irréductible commis de la gauche (ou de la droite – c’est selon !).

Adopter ce genre de posture intellectuelle relève de la mauvaise foi et/ou de la méconnaissance profonde du fonctionnement d’une rédaction de journalistes. Quiconque ayant un peu traîné ses guêtres dans un média, sait pertinemment que les conducteurs et la ligne éditoriale ne s’élaborent pas aussi basiquement dans un monolithisme militant indécrottable. Sauf dans les cas les plus extrêmes comme la presse d’opinion qu’incarnent des titres comme L’Humanité, Présent, Minute et qui sont surtout des machines de guerre politiciennes.

Au sein des médias dits de gauche, travaillent aussi des journalistes d’une sensibilité politique plus opposée. L’inverse s’applique pareillement dans des médias dits de droite. Or dans les deux cas, ces journalistes ne sont pas là pour jouer les utilités idiotes ou les cautions de service. Assistez un jour à une conférence de rédaction et vous constaterez que l’élaboration d’un sujet ne relève pas du combat politique absolu. Si tel était véritablement le cas, alors pourquoi aujourd’hui des médias classés clairement à gauche comme Libération, Marianne, Le Nouvel Observateur, Télérama et j’en passe, ne sont-ils pas dans la défense du gouvernement actuel ? La logique partisane voudrait qu’ils soient pourtant dans une ligne plus débonnaire comme put l’être en son temps Le Figaro à l’égard de Nicolas Sarkozy ? Ce n’est pourtant guère le cas à en juger par les éditos volontiers tacleurs d’un Laurent Joffrin ou d’un Jacques Julliard. Alors journalistes, tous de gauche ? Le raccourci n’a jamais été le plus court chemin vers l’intelligence !

Sources

(1) – Erwann Gaucher – « Enquête : 377 journalistes passés au crible » – Cross Media Consulting – 25 mars 2013
(2) – Erwann Gaucher – « Pour qui votent vraiment les journalistes ?» – Cross Media Consulting – 7 juin 2012
(3) – « Les Français s’expriment sur les interviewers politiques » – Harris Interactive – 13 avril 2012
(4) – Renaud Revel – « 74% des journalistes ont voté François Hollande » – L’Express.fr – 14 juin 2012
(5) – Ibid.

A lire en complément

– Dossier de l’Observatoire des journalistes et de l’information médiatique – « Journalistes, une gauche omniprésente ? » – 19 octobre 2012
– François Krug – « Sur RMC, le polémiste Eric Brunet traite bien ses clients » – Rue 89 – 7 janvier 2012
– Etude Marianne-Ifop – « La couleur politique des médias » – 27 avril 2012
– Aliocha – « Les journalistes, tous de gauche vraiment ? » – Marianne – 23 août 2012
– « Insulter les journalistes fait-il mieux exister ses idées ? » – Le Blog du Communicant – 14 octobre 2010



27 commentaires sur “Les journalistes sont de gauche : mythe ou réalité ?

  1. Denis  - 

    Votre article cherche visiblement à faire croire à une analyse impartiale et non partisane, écrit par une personne dont les idées politiques sont neutres, équilibrées, et donc au dessus de tout soupçon ! Et pourtant on voit bien ça à là que le but est ici de défendre cette corporation professionnelle de tout engagement politique à gauche, et on comprend bien, ou du moins on va rester modeste, JE comprends bien ou versent VOS idées politiques 🙂
    Quelques idées, pêle-mêle :
    – D’emblée vous partez sur le raccourci ‘ouvrier à gauche’, ‘homme bourgeois à droite’ qui est bien entendu une caricature tellement évidente, qu’il est inutile je pense de décrier ici ! Le dilemme étant caduque, votre raisonnement qui suit l’est aussi.
    – Vous parlez des gens aisés comme votant à droite, mais vous savez fort bien que ce n’est pas le cas pour nombre d’entre eux ! sauf peut-être pour les très très aisés ! De manière générale l’homme de gauche ‘aisé’ (contrairement à l’ouvrier) défend de grandes et nobles idées qui pourraient mettre en valeur sa grandeur âme, ou la noblesse de son coeur …. mais rassurez-vous, mettez le au pied du mûr en vous en prenant directement à son porte-feuille, et il changera vite de camp 🙂
    – Dans votre chapitre ‘Le journaliste de droite existe aussi et pas qu’un peu’, on comprend bien que votre idée ici est de contrecarrer l’évidence en énonçant quelques contre-exemples qui vous agacent, et ce n’est pas l’énumération de quelques journalistes de droite qui pourra modifier cette impression omniprésente dans les médias de journalistes, artistes hyper orientés à gauche, et confirmés par maintes statistiques.
    D’ailleurs avez-vous pensé à énumérer les journalistes de toutes évidences à gauche … bien évidemment non, tellement ils sont nombreux !
    Vous devriez peut-être regarder plus la télé pour vous en convaincre, un exemple !? le plus fameux talk show politico médiatique ‘On n’est pas couché’ avec le ‘génial’ Ruquier qui demandait encore récemment à d’Ormesson qui il choisirait entre Sarko et Hitler … et si c’était que ça !!!

    1. Olivier Cimelière  - 

      Ah voilà des tacles comme je les aime bien ! Brouillons, agressifs, arguments ras du plancher et au final citation de l’exemple Ruquier pour justifier l’ensemble d’un raisonnement qui manque de consistance …

      Au cas où vous ne le sauriez pas, Laurent Ruquier est certes de gauche mais n’est pas journaliste. Drôle de confusion pour quelqu’un qui entend faire la leçon et s’insurger contre ce mythe tenace du journalisme toujours à gauche …

      Vous ne semblez pas vraiment bien connaître le métier de l’intérieur mais plutôt réagir selon des idées reçues qui arrangent ceux qui ont envie de les croire. Il y a autant de journalistes estampillés à gauche qu’à droite. L’immense majorité est surtout constituée de professionnels qui font le job sans se soucier de couleur politique particulière, voire de journalistes classés à gauche qui attaquent la gauche (Plenel vs Cahuzac par exemple!)

      Et concernant les journalistes bien marqués à droite, citons l’incontournable Elkabbach qui a encore sévi dans une parodie d’ITW avec SArkozy récemment sur TF1. Vous pouvez ensuite ajouter Claire Chazal (TF1), Bernard de la Villardière (M6), François Lenglet (France 2), Eric Brunet (RMC), Eric Revel (LCI) et j’en oublie plein … Pas mal comme noms influents et emblématiques

      De même, il y a un grand nombre de titres de presse et de médias dont la ligne édito incline à droite : TF1, BFM, Europe 1, RMC, Valeurs Actuelles, Le Figaro, Le Point, L’Opinion, Les Echos, Causeur, Atlantico, etc …

      C’est d’ailleurs très bien car cela assure une représentativité plurielle des courants … et cela bat en brèche la mythologie confortable du journaliste obligatoirement de gauche …

  2. sgsgbdb  - 

    Un mythe est un mensonge.

    L’omniprésence des journalistes de Gauche, en france plus qu’ailleurs (ce qui n’est pas peu dire) ne doit donner lieu à aucune interrogation tellement elle est manisfeste et étouffante.
    Cela est une réalité et non un mythe.

    L’intelligence et la liberté de notre cher pays en crèvent.

    Internet a l’mmense qualité d’avoir supprimé le monopole médiatique de cette caste partisane et fanatique.

    1. Olivier Cimelière  - 

      Plutôt qu’affirmer, il serait intéressant de fournir des études chiffrées et des statistiques concrètes prouvant vos croyances ! Peut-être que les médias ne racontent pas la version des faits que vous avez envie d’entendre. Dans ces cas-là, c’est toujours plus facile de suspecter l’autre de connivences avec ce qu’on n’aime pas. Ca ne suffit pas à établir une vérité. Seuls les faits font foi.

  3. Jean Kostowicz  - 

    Je n’avais pas lu cet article avant, mais voilà bien une belle tentative de noyer le poisson par pur esprit corporatiste.
    Le sondage des élections parle tout seul: « Au premier tour, François Hollande recueillent 39% des voix. Il est suivi par Jean-Luc Mélenchon (19%) et Nicolas Sarkozy (18%). Au second tour, la tendance est nettement plus écrasante avec 74% de votes en faveur du candidat socialiste. » Il rejoint d’ailleurs les sondages des élections précédentes.
    L’article tente de louvoyer en jouant sur les mots (des gauchistes -non, mais des gens de gauche, oui, et c’est cela l’objet du débat), en s’appuyant sur des postulats fumeux -la supposée influence du patron de presse (quand ils sont de gauche, comme cela est devenu la mode?), les parallèles fallacieux (le lynchage de Bové et de Dati sont-ils équivalents dans leur virulence, leur durée? et combien de lynchages motivés pour un camp et non motivés pour l’autre? avec quel discours? sur quel laps de temps?), les quelques réacs montés en épingle de cravate et présentés comme une innombrable légion d’acier (les droiteux se comptent sur les doigts d’une main dans les médias nationaux) et les lieux communs (la fameuse idylle entre Sarko et les journalistes de 2007, alors même qu’il se fait assassiner par ces journalistes dès le lendemain de son élection à cause du yacht de Boloré et du diner au Fouquet’s: un topos aussi dénué de preuve que celui des Guignols qui auraient aidé Chirac en le faisant passer pour un idiot)
    L’essentiel tient en peu de mot: être journaliste en France, cela veut dire être de gauche (ou cacher ses opinions si l’on est de droite) Mon expérience en tant que multi-vacataire dans des écoles/instituts de formation journalistique a été édifiante à cet égard. Les étudiants baignent de part leurs origines (bobos pleins aux as et satisfaits d’eux-mêmes) et l’enseignement (des « profs » idéologues qui débitent des lieux communs préhistoriques mais n’ont jamais lu un livre de comm en anglais ayant moins de vingt ans d’âge) dans un climat politiquement correct-gauche morale d’une telle évidence que personne ne se questionne là-dessus. J’ai vu des étudiants en dernière année aller servir la soupe à un second couteau d’EELV et être félicités par l’institution pour leur professionnalisme.

    Ceci dit, que les journalistes soient de gauche (avec encore par mal de trotskos) tout comme la patron du journal au Monde, y a pas scandale. La presse est une presse d’opinion, et sur ce point, il n’y a rien à objecter, sinon pour les lecteurs de droite de se tourner vers le Figaro s’ils ne sont pas contents.
    Là où le bât blesse, c’est quand il y a absence de concurrence, et au final de pluralisme, dans la presse locale, et encore plus à la radio, et à la télévision. La plupart des éditorialistes, interviewers, journalistes, et même animateurs (avec leurs pauvres moyens intellectuels) sont de gauche (enfin, ils appellent comme cela leurs certitudes préfabriquées) Or, la prétendue objectivité n’existe pas, et le regard est biaisé depuis la revue de presse du matin jusqu’à l’émission sportive du soir.

    Je ne partage pas leurs idées, mais quelle perception un opposant au mariage pour tous, ou un sympathisant du Front National peuvent-ils avoir des médias? Elle est forcément négative, mais surtout, et c’est le plus grave, la paranoïa pathologique de ces individus se fonde sur ce point sur des réalités.
    Il y a à cet égard une dimension, bien oubliée par la prétendue gauche médiatique, que vous effleurez sans l’approfondir: le fossé de classe. Les journalistes (je confirme) sont des gens bien nés (ça aide pour le piston d’ailleurs, car la profession est de plus en plus fermée) qui donnent des leçons à la populace. Un ouvrier au chômage qui est passé du PCF au FN (j’en connais) ne trouve qu’un discours dans les médias: celui de la stigmatisation, de la condamnation, de la réprobation, mais jamais celui de l’interrogation sur ce qui a bien pu faire passer un défenseur de la lutte des classes vers la famille Le Pen.
    Aller, bisous

    1. Olivier Cimelière  - 

      Bonjour
      Merci de votre réaction. Je précise d’emblée que cet article n’a rien de corporatiste puisque j’ai cessé d’exercer le métier de journaliste depuis plus de 20 ans !
      Ce point étant précisé, je remarque qu’il est difficile de débusquer les mythes et notamment celui voulant obstinément que la presse soit à gauche. Il faut vraiment être de mauvaise foi pour entretenir cette idée. Etablir des corrélations automatiques entre la couleur du vote des journalistes et leurs pratiques professionnelles est aussi « pertinent » que suspecter la classe ouvrière de racisme latent parce que le FN y réalise ses scores les plus hauts.
      La droite est bien représentée dans les médias et d’ailleurs ne s’en plaignait pas lorsque ceux-ci étaient en pleine Sarko-mania. La droite a encore de solides alliés médiatiques qui vont bien au-delà du simple Figaro.
      C’est tellement plus simple de suspecter l’autre de connivence pour ne pas avoir à écouter ce que les journalistes lèvent comme lièvres et posent comme questions. J’ajoute que si les journalistes étaient tous de fieffés militants gauchos, comment se fait-il alors que le gouvernement actuel se fasse régulièrement étriller par des titres pourtant réputés plutôt de gauche ?
      Tout n’est pas aussi schématique et binaire même si cela est simple en termes de pensée

  4. yan solo  - 

    J’ai trouvé cet article très intéressant, puisque équilibré. Une seule critique, peut-être, c’est de négliger les opinions politiques des patrons de presse, qui sont eux pratiquement tous de droite…

    Si je ne doute pas de la liberté éditoriale des journalistes, je reste convaincu d’une certaine auto-censure de la profession… dans un souci alimentaire bien compréhensible…

    1. Olivier Cimelière  - 

      Vous soulignez un point effectivement non négligeable : l’opinion du patron de presse ou surtout de ses propriétaires . En France, c’est principalement la que s’exercent les influences politiques. Plus que chez le journaliste de terrain. Et la, force est de reconnaître que le courant de droite bénéficie de plus de soutiens affichés même si la ligne éditoriale n’est pas forcément toujours calquée en permanence sur l’opinion de son propriétaire. Il n’en demeure pas moins que cela coloré politiquement la ligne du média !

  5. Merlin  - 

    La mauvaise foi étant une vertu de gauche, cette analyse est bien de gauche…
    Lors de l’élection présidentielle de 2012, des votes ont eu lieu dans les différentes écoles de journalisme à Paris et à Lille.
    Devinez les résultats …100% des votes à gauche à Paris et plus de 85 % de gauche à Lille.
    Jolie le pluralisme !!!

    1. Olivier Cimelière  - 

      Mauvaise foi. De gauche. Au moins, vous, vous ne vous embarrassez pas de subtilité dans vos remarques.vous avez surtout envie de voir et lire ce qui vous arrange et brosse le poil de vos convictions.
      Mon blog est apolitique. Alors vos étiquettes ne me concernent pas. Ensuite etablir un lien automatique entre bulletin de vote et articles complaisants est a peu près aussi caricaturale que d’affirmer que tous les banquiers sont de droite donc vénaux .
      Puisque vous semblez si intelligent dans vos analyses , pourriez vous expliquer a mon humble et limitée cervelle pourquoi la presse de gauche pratique tant le Hollande bashing aujourd’hui ? Moi pas comprendre. Si bulletin de vote du journaliste tjs a gauche alors journaliste tjs écrire en faveur ? Non ? Bizarre ce paradoxe non ?

            1. Olivier Cimelière  - 

              Comme il semblerait que vous ayez une très haute opinion de vous-même et vos convictions très orientées, je vous suggère qu’on cesse séance tenante ce genre de propos méprisants qui n’entrent dans l’étiquette que je souhaite cultiver sur ce blog. Les prochains messages ne seront en conséquence pas publiés s’ils persistent dans cette teneur détestable

    1. Olivier Cimelière  - 

      À votre ironie, je déduis que vous êtes un adepte du poncif. Alors je vais vous citer un nom qui a fait l’actu récemment : Clément Weill Raynal, journaliste à France 3 (chaîne traditionnellement étiquetée à gauche) de sensibilité de droite et auquel on doit les images vidéos du mur des cons dévoile par Atlantico.
      Désole de vous décevoir mais les faits ne sont pas si monolithiques comme vous le pensez.

          1. Koopa Troopa  - 

            On va éclairer votre lanterne… Françoise Fabius-Castro, Pierre Joxe, Julien Dray, ces noms vous sont ils connus ? La première s’était vanté dans en mars 1986 que le second avait autorisé des milices juives armées, celles de l’organisation fasciste juive LDJ, en France. LDJ qui peut tout se permettre, y compris poignarder un commissaire, en toute impunité. Julmien Dray est le frère de Jean-Pierre Dray, membre de l’extrême droite juive, et dont il a de multiple fois manifesté sa proximité et son soutien, notamment dans les colonnes d’Actualité Juive et du journal communautariste juif Cactus… Vous trouverez d’autres éléments dans le livre « Les Guerriers d’Israël » écrit par le journaliste d’investigation Emmanuel Ratier.

            1. Olivier Cimelière  - 

              Votre commentaire n’engage que vous et frôle dangeureusement l’antisémitisme primaire. Je vous invite à relire la charte de mon blog qui est très précise sur ce point. On va donc arrêter là les échanges même si en tant que démocrate convaincu, je laisse la publication de vos lignes bien que je m’en désolidarise totalement.

      1. miltrist  - 

        Clément Weill-Raynal journaliste …comment dire… Ce monsieur est avant tout un militant qui n’a jamais reculé devant la déontologie, par ex. pour attaquer sans relâche et anonymement pendant des mois son confrère Charles Enderlin coupable de ne pas partager ses présupposés anti palestiniens ou qui même au coeur de son « fait d’armes », le mur des cons, a sciemment menti et manipulé sa hiérarchie pour mettre à l’antenne ses images soit disant récupérées sur le Net. Lui comme d’autres, et bien sûrs d’autres bords que le sien ne méritent même pas la carte de presse

  6. cyrille frank  - 

    Très bon article, hyper bien documenté, comme d’habitude 🙂

    La seconde partie est pour moi la plus convaincante, c’est à dire les limitations à l’expression de l’opinion politique, notamment les contraintes économiques.

    S’agissant du profil socio-économique supérieur de la profession, cela n’empêche nullement d’être à gauche. C’est la gauche « bobo » d’origine bourgeoise ou de la société des clercs (enfants de profs, de chercheurs, de professions intellectuelles supérieures).

    Il y a un autre paramètre à prendre en compte : les études préalables. Et là, de fait, les formations en histoire, sociologie et science-po ont plutôt tendance à véhiculer des idées que l’on peut classer à gauche d’une certaine façon : le fait que l’individu s’inscrit dans une interaction sociale collective. Loin de l’idée d’un individualisme surpuissant, vision libérale plus à droite (enseignée davantage en école de commerce, c’est indéniable).

    Après dans cette sensibilité sociale, il y a plein de variantes, notamment s’agissant de la confiance en les mécanismes capitalistes, la vision plus ou moins européenne, les opinions très variées sur le rôle de l’Etat et du centralisme jacobin…

    Je fais aussi l’hypothèse que le journalisme de gauche souvent brocardé est très parisien et qu’il y a de fortes différences régionales (lire l’excellent « Le mystère français » d’Emmanuel Todd sur les origines politiques localisées, notamment en raison du « catholicisme zombie » et des évolutions industrielles)

    A très vite !

    Cyrille

    1. Olivier Cimelière  - 

      Bonjour Cyrille

      Merci pour ces remarques qui affinent très largement le contenu de mon billet. D’ailleurs, j’avais bien dit en préambule de celui-ci que le sujet était vaste et presque sans fin tant il y a plein de paramètres qui entrent en jeu.

      Tu as bien raison de préciser sur l’aspect sociologique et encore plus sur le parcours universitaire. Dans l’étude des étudiants d l’ESJ (http://www.erwanngaucher.com/article/25/03/2013/enquete–377-journalistes-passes-au-crible/1084), cela est effectivement clairement détaillé : information-communication, sciences politiques, histoire et lettres sont les filières qui procurent le plus de journalistes.

      A contrario, les écoles de commerce et de droit sont minoritaires. Il est clair que la pensée dominante varie selon ces filières et imprègne le corpus politique des étudiants (même si tout cela est à moduler car le background socio-économique et l’histoire familiale forgent également les sensibilités).

      Sur la province en revanche, je te suis moins. Ayant travaillé en PQR et ayant encore de nombreux contacts là-bas, l’image du jpurnaliste « gaucho » a la vie dure chez nombreux d’acteurs locaux, à commencer par les édiles, les petits patrons du coin, les commerçants, etc … Même si les journalistes de PQR sont probablement moins marqués politiquement que les figures de proue parisiennes !

      L’objectif de mon billet était surtout d’écorner cette tarte à la crème trop récurrente qui sert de prétexte à tous ceux qui ne sont pas contents des médias parce que ces derhiers ne leur renvoient pas l’idée qu’ils se forgent du monde. Le côté « étiquettage » m’a toujours prodigieusement agacé en règle générale. Tu dis ceci alors tu es de gauche. Tu dis cela alors tu es de droite ! Combien de fois ai-je entendu et subi ces réactions ?? !!!

      Bonne journée
      Olivier

      1. cyrille frank  - 

        Oui, oui, j’ai bien compris la démarche et je suis en phase avec le propos : je confirme cette tendance à généraliser, et cela m’agace aussi.

        Biais de perception que j’évoque dans mon dernier papier et aussi dans cette émission de TV5 monde https://www.youtube.com/watch?v=EqiE4PM_7NI&list=PLdeL1gXKY5_nHP_45psjKLLEIlH9uWhXi&index=1

        Un biais qu’évoquait déjà Spinoza à propos de la notion de « chance » : on se focalise sur ce qui ne marche pas, sur ses ennemis (ceux qui dénoncent les gauchistes journaleux ne sont évidemment pas de gauche, hein), sur ses frustrations…

        Ce que je dis n’est pas que la province est plus à gauche, dans son ensemble. C’est que les zones sont très différenciées et l’héritage de facteurs divers qu’évoque brillamment Emmanuel Todd dans son dernier ouvrage (notamment le christianisme zombie). Lequel je te recommande vivement (un de plus) : « le mystère français »).

        Bonne journée itou !

        Cyrille

        1. Olivier Cimelière  - 

          C’est exactement cela : le biais de perception.

          Et en ce moment, on est envahi par ces fichus biais où chacun pioche dans ce qui l’arrange et sert ses croyances plutôt d’essayer de regarder un peu au-dessus de la clôture mentale qu’il s’est érigé.

          Bon sinon encore une lecture pour les jours qui viennent ! J’ai déjà au moins 10 bouquins de retard !!! Bonne journée !
          Olivier

Les commentaires sont clos.