RetroNews : 3 siècles de presse en ligne pour interagir avec l’actualité contemporaine

Officiellement lancé à compter du 30 mars, RetroNews est un titanesque projet éditorial unique en son genre en France : compiler numériquement tous les journaux français parus depuis 1631 qui marque la naissance de La Gazette de Théophraste Renaudot, pionnier de la presse nationale, jusqu’en 1945 (pour l’instant). Avec une ambition qui ne se cantonne pas uniquement à l’archivage en ligne de 15 millions d’articles à date. La plateforme mise également sur l’interactivité avec ses lecteurs et sur une volonté d’éclairer des thématiques actuelles présente en rebondissant sur la recherche et la relecture des plumes du passé et leur regard parfois très similaire ou visionnaire des débats d’aujourd’hui. En route pour la machine à remonter la presse !

Que s’est-il passé par exemple le 11 août 1938 ? En interrogeant RetroNews, vous serez probablement surpris de voir que certaines questions sociétales de 2016 agitaient déjà les colonnes des grands quotidiens de l’époque. Ainsi, La Croix s’interrogeait sur le maintien de la vitalité du catholicisme face aux tenants de la laïcité. Le Figaro s’agaçait de la grève des dockers de Marseille menaçant de s’étendre à d’autres ports français. Paris-Soir consacrait quant à lui un long reportage sur le président Daladier allant visiter les troupes militaires françaises en manœuvre dans les Alpes. En parcourant les pages numérisées de la presse hexagonale de l’époque, on a presque le sentiment que l’histoire balbutie et se répète. C’est précisément ce souci de remise en perspective à la lumière du passé qui a présidé à la création de RetroNews.

Faire d’un patrimoine éditorial, une matière vivante

RetroNews - homepageDirectrice déléguée de BNF-Partenariats, une filiale de la Bibliothèque nationale de France, Nathalie Thouny qui a piloté l’ensemble des partenaires impliqués dans RetroNews, donne clairement le ton sur le blog de la plateforme : « Si la numérisation est une étape essentielle, elle ne saurait suffire à donner accès à ces strates d’information accumulées au fil du temps, véritable gisement documentaire sans équivalent (…) Il fallait aussi mettre en récit l’histoire et pouvoir l’animer pour la rendre plus accessible. Il fallait enfin un média qui puisse servir de tribune aux historiens, aux journalistes, aux enseignants pour mieux lire le présent à l’aune du passé ». C’est effectivement ce qui constitue toute la force éditoriale de cette plateforme riche actuellement de 15 millions d’articles de presse publiés entre 1631 et 1945.

D’emblée, le lecteur se voit donc proposer des sujets éditorialisés à la façon des sites d’information classiques d’aujourd’hui à travers des dossiers thématiques, des éditoriaux, des focus sur les grands titres disparus (ou toujours existants) et des portraits des grandes signatures (journalistes, écrivains, polémistes, etc) qui ont écrit dans les colonnes de la presse nationale, régionale, spécialisée et même coloniale. A aucun moment, on ne se sent dans un austère site universitaire où tout est rangé de façon rigoureuse mais un peu figée et roborative. Ici, l’actu du passé retrouve sans cesse une nouvelle vie. Chaque jour qui passe remet à la Une les couvertures et les gros titres de la même date mais à divers moments chronologiques des siècles écoulés. Grâce à cette approche ludique, on a tôt fait de cliquer alternativement sur au hasard 1909, 1884 ou 1925 et de revivre ainsi une leçon d’histoire puisée dans le patrimoine de la presse française.

Une multiplicité d’entrées pour un large public

RetroNews - banniere communicationAutre atout de la plateforme outre la richesse des contenus numérisés : la variété des fonctionnalités offertes. L’internaute peut notamment taper la date de son choix pour retrouver les journaux correspondants. Il peut également dérouler une frise chronologique interactive où l’on découvre ou redécouvre par exemple l’ancêtre du Canard Enchaîné qui s’appelait Le Charivari et qui était farouchement antimonarchique ou bien encore La Justice, un quotidien créé par Georges Clémenceau et Stephen Pichon qui ne manquera pas d’être un outil au service de leur ascension future vers le pouvoir politique. Enfin, chacun peut constituer et publier un dossier communautaire autour d’un thème précis qui a ensuite vocation à être enrichi et complété par d’autres lecteurs et contributeurs du site.

Cette variété des entrées éditoriales évite ainsi le piège qui sied si souvent à ce type de plateforme qui agrège des contenus riches en intérêt et en valeur historique mais sans toujours parvenir à les valoriser et les rendre attractifs. Cela est notamment dû à l’énorme travail d’indexation, de taxonomie et de filtrage sémantique qui a unit sous la houlette de BnF-Partenariats, plusieurs sociétés comme Immanens (spécialisée dans la publication et distribution numérique), Syllabs (enrichissement sémantique des données) et Wedodata (datavisualisation). Une approche technologique qui permet du coup de toucher un grand nombre de cibles potentielles qu’il s’agisse de lycéens ou professeurs ayant un exposé à réaliser, de journalistes ou d’agences de communication ayant à enrichir des dossiers et des contenus éditoriaux ou de chercheurs et passionnés d’histoire qui mènent des études sur un sujet pointu. Avec une promesse collective revendiquée par RetroNews : « Explorer le passé pour mieux lire le présent ».

Pour en savoir plus

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