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6 mai 2024

Le salaire des patrons va-t-il devenir un enjeu majeur pour la réputation des entreprises ?

La question de la rémunération des grands dirigeants a toujours constitué un baril de poudre dans le débat public. Néanmoins, elle s’invite de plus en plus dans la construction de la réputation d’une entreprise et celle de ses patrons. Les émoluments XXL et les écarts abyssaux d’avec les salariés d’en bas de l’échelle suscitent toujours plus de remous qui ne sont pas sans conséquence sur l’attractivité et l’image d’une société. Très récemment, le PDG de Stellantis a défrayé la chronique avec ses 36,5 millions d’euros de revenus octroyés en 2023 tandis que celui de Michelin, Florent Ménégaux, annonçait la mise en place d’un « salaire décent » pour tous ses salariés dans le monde. Dans une société française en tension face aux inégalités croissantes, l’argument salarial peut être soit un foyer de crise, soit un atout concurrentiel.

Il y a un an et demi, une autre grande figure du capitalisme hexagonal s’était déjà fait vertement tancer par l’opinion publique, les ONG et les médias au sujet de l’augmentation de 51,7% de son salaire dont il avait bénéficié. Outré par cette controverse virulente, Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies avait réagi publiquement sur X (ex-Twitter) pour se défendre de tout abus : « Je suis fatigué de cette accusation de “m’être augmenté de 52%” - voici la vraie évolution de ma rémunération depuis 2017 - elle est constante sauf 2020 car j’ai volontairement amputé mon salaire et ma part variable a normalement baissé avec les résultats de #totalenergies ». Et de publier à l’appui, un histogramme montrant clairement les évolutions chiffrées.

Malgré ses explications financières pour justifier un tel montant, le n°1 de TotalEnergies s’est fait étriller. Aux sommes vertigineuses dont il était question pour le vulgum pecus, s’ajoutait un dissonant timing. Au même moment, plusieurs raffineries de TotalEnergies organisaient des piquets de grève pour réclamer des augmentations de bien moindre envergure tandis que la communication de l’entreprise s’était évertué à les faire passer pour des salariés nantis dans les médias. Sauf que ce n’est pas tant la richesse du pétrolier qui avait cristallisé le débat mais les écarts entre le sommet et la base de l’entreprise.

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