La haine est-elle totalement devenue intrinsèque aux réseaux sociaux ?

Que n’avait-on pas promis comme horizons nouveaux lorsque les réseaux sociaux ont commencé à faire irruption dans les débats jusqu’à être confisqués par les décideurs, les leaders d’opinion et les sachants ? Aux yeux des initiateurs de réseaux, c’était la promesse et l’avènement d’une société plus fluide, plus ouverte et plus collective où savoirs, dialogues et opinions allaient profiter à toutes et tous. Très rapidement, la machine s’est pourtant détraquée. Dévoyée par les remugles de l’âme humaine, elle a engendré des espèces digitales qui se bornaient jusque-là à la lettre d’insulte anonyme glissée dans la boîte aux lettres et la brève de comptoir bien pourrie et décomplexée qui ne dépassait pas la longueur du zinc. Les réseaux sociaux sont devenus un pain bénit pour les minorités radicales hurlantes, les trolls déjantés, les egos boursouflés et les haters (qui peuvent provenir des trois premières catégories). Twitter et consorts sont-ils inéluctablement condamnés à n’être plus que des boîtes de Petri où les amibes haineuses passent leur temps à dégommer tout ce qui leur déplaît ?

Dans « La Haine », film réalisé par Mathieu Kassovitz en 1995, Hubert, l’un des trois personnages pleins de ressenti envers la société, ne cesse de fredonner en boucle cette phrase devenue culte : « C’est l’histoire d’un homme qui tombe d’un immeuble de cinquante étages. Le mec, au fur et à mesure de sa chute, il se répète sans cesse pour se rassurer : jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien. Mais l’important n’est pas la chute, c’est l’atterrissage ». Cette allégorie pourrait parfaitement bien s’appliquer à ce que sont devenus les réseaux sociaux. A fur et mesure de leur croissance, les couacs se sont multipliés. Certains présageaient déjà des dérives aujourd’hui quasiment constantes. En 2010, la Ligue du LOL fut l’une de ces métastases haineuses. Divulguée neuf ans plus tard grâce aux témoignages de quelques courageuses victimes, l’activité de ce groupe de jeunes communicants, pubards et journalistes consistait à harceler des personnes pour leur genre, leurs orientations sexuelles ou leurs engagements comme le féminisme. Twitter était le principal théâtre de leurs pitoyables et crétines attaques. On aurait pu croire que ce n’était « que » l’émanation de quelques petits déjantés complexés en mal de gloriole. Ce n’est malheureusement pas le cas et c’est parti pour durer.

Pas de quartier !

Quiconque sévit sur les réseaux sociaux est une cible potentielle des haters qui pratiquent souvent en meute et fréquemment dans l’anonymat le plus complet. Fielleux mais pas hardis ! Il serait vain de croire à la possibilité de passer à travers les mailles du filet à moins de supprimer tous ses profils sur Twitter, Facebook, YouTube. Les haineux pullulent à la manière d’une invasion de poux et de cafards. Ecrasez-en un ou deux. Il en reviendra d’autres et parfois les mêmes qui auront activé un nouveau profil après avoir été suspendus par les plateformes où ils sévissent. Soyons clairs pour autant ! La méchanceté n’est pas née avec les réseaux sociaux. Depuis la nuit des temps, l’être humain est animé de pulsions violentes et humiliantes pour diverses raisons. Le seul gros bug dans l’histoire, est que les réseaux sociaux ont mis à disposition un porte-voix terriblement puissant en termes de viralité, d’écho, d’impact et cerise sur le gâteau, au vu et su de tous.

Un exemple ? Prenons celui tout récent d’Héloïse Martin. Le 27 juillet 2019, la jeune actrice participe aux épreuves de l’émission de divertissement « Fort Boyard ». Sur Twitter, les commentaires acerbes se déchaînent aussitôt sur la silhouette pulpeuse de la jeune femme. Insultes et moqueries se déversent à travers des centaines de comptes anonymes pour l’essentiel. Héloïse Martin est atterrée par la violence inouïe et massive de cette foule digitale. Le lendemain, elle écrit sur son profil Twitter (1) : « C’est dingue de recevoir autant d’insultes sur mon physique. J’ai participé à Fort Boyard et nous avons joué pour une magnifique association. Je n’étais pas là pour faire la belle, mais pour me surpasser, et pour essayer de réussir des épreuves très difficiles. Et ce ne sont pas mes formes qui m’ont empêché de gagner des clés et des indices. C’est de la bêtise et de la méchanceté gratuite, je vous plains tellement. Allez ciao Twitter, bonne continuation les haters ». Elle joint aussitôt le geste à la parole et suspend son compte.

Personne n’est épargné

De piètres anecdotes comme celle-ci fourmillent dans la généalogie des réseaux sociaux. Souvenez-vous d’août 2014. L’immense acteur Robin Williams se donne la mort. L’émotion est à son comble, notamment pour sa fille Zelda qui est effondrée et qui lui rend hommage avec des citations d’Antoine de Saint-Exupéry. Pourtant, une poignée d’abrutis se met à la harceler sur ses comptes Twitter et Instagram dès le lendemain. Ces haters répandent des photos trafiquées d’un Robin Williams pendu et décédé tout en accusant Zelda d’en être la cause. Malgré une chaîne de solidarité digitale qui se met en place, les abominables clichés circulent à vitesse éclair. Les deux comptes malveillants à l’origine de l’affaire sont supprimés mais le mal est fait. La jeune femme annonce peu de temps après qu’elle se retire des réseaux sociaux pour prendre le temps de guérir (2) : « Je suis désolée. J’aurais dû dépasser cela. Je supprime ce compte de mon téléphone pour un long moment, peut-être pour toujours. Le temps nous le dira. Au revoir ».

Tout récemment, c’est Jade, la fille adoptive de Laeticia et Johnny Hallyday qui s’est fait démolir sur son compte Instagram. L’adolescente de 15 ans poste une photo où elle est avec son meilleur ami. Une photo qui de surcroît, est d’une grande banalité. Malheureusement pas pour d’aucuns qui se lâchent dans les commentaires en la qualifiant de (3) « précoce », « prétentieuse » jusqu’aux injures les plus abominables et crues. Ce n’est pas la première fois que Jade subit ce genre d’assaut digital. Une autre photo avec l’acteur Jean Reno, son parrain, lui avait valu des insanités et des remarques salaces. Des histoires à l’instar de Jade Hallyday et Zelda Williams peuvent se décliner à l’envi tant les haters sont virulents et systématiquement présents.

Professeur en sciences de l’information et de la communication à la Sorbonne Nouvelle-Paris III, François Jost avance un élément particulièrement pertinent pour expliquer cette vague de haine qui irrigue les médias sociaux. A ses yeux, les émissions de télé-réalité ont largement contribué à cette libération de la parole « cash » et de cette culture du « clash » où chacun défend son opinion avec des téléspectateurs qui interagissent. Ces derniers étant aussi des internautes, cette tendance ne pouvait que se prolonger (4) : « Le téléspectateur n’est plus seulement cet être passif qu’on se plait à opposer aux actifs acteurs de la réalité : il juge. Au début, ce ne sont que quelques remarques gentilles adressées à un couple, mais cela devient, quelques années plus tard, un outil d’exclusion ». Or ce jugement peut très vite déraper dans la haine et la malveillance. Un animateur bas de plafond comme Cyril Hanouna ne se prive d’ailleurs absolument pas d’exciter la haine de ses « fanzouzes » dès que quelque chose va à son encontre. Émettez une critique envers ce pantin télévisuel et vous aurez rapidement sur le dos, une horde d’anonymes haineux qui volent au secours de leur gourou.

L’anonymat, substrat de la haine en ligne

Cependant, si la haine a pu autant s’amplifier sur les réseaux sociaux, c’est grâce à une fonctionnalité très prisée et consubstantielle de la philosophie originelle des réseaux sociaux : l’anonymat. La particularité récurrente des haters est cette absence d’identité totalement assumée. Sur leurs profils respectifs, impossible de trouver un patronyme ou un portrait réels. Ce ne sont que des pseudos plus ou moins débiles agrémentés d’iconographies violentes et de slogans agressifs. Dès lors, c’est un jeu d’enfants pour eux d’aller agresser et insulter (de préférence) les personnalités, les politiques, les experts, les journalistes mais aussi tous ceux qui incarnent une autorité ou une connaissance qu’elle soit universitaire, médicale, philosophique, etc. Pour François Jost, cela relève d’une intention bien précise (5) : « Le but ultime de cette intrusion dans une machine trop bien huilée est bien souvent de ruiner l’image de celui qui ne se présente pas comme un anonyme mais comme un expert. La dévaluation de celui-ci n’est plus seulement un état de fait, mais un sport de combat. ».

L’anonymat nourrit un second instinct encore plus basique : la méchanceté gratuite. Là, il ne s’agit plus uniquement de déstabiliser des figures connues et reconnues. Il convient de cogner dur comme pour obtenir une sorte de jouissance malsaine que le film de Stanley Kubrick, « Orange Mécanique » démontrait de manière redoutable à travers les actes ignominieux d’un petit gang de tarés. Là aussi, les racines proviennent de la télé-réalité où le téléspectateur prend plaisir à regarder des humiliations qui le défoulent et compensent ses petites frustrations. Pour s’en convaincre, il suffit de faire référence à nouveau à l’émission de Cyril Hanouna, « Touche Pas à Mon Poste ». L’animateur lui-même n’avait pas hésité à mortifier en direct un jeune homosexuel qui croyait avoir répondu à une petite annonce alors qu’il s’agissait d’un canular diffusé devant des centaines de milliers de spectateurs.

Sur le Web social, cette mécanique a pris une ampleur chaotique comme le confirme François Jost (6) : « les réseaux sociaux réunissent des conditions – mise en spectacle, jugement, anonymat – qui en font des terrains fertiles. Le téléphone portable, comme le web 2.0, ont amplifié des conditions de la méchanceté auxquelles la télévision nous avait déjà habitués. À cela s’ajoute l’idée qu’internet est un lieu où l’on peut s’affranchir des normes de la société. Qu’il s’agisse du troll qui lutte contre une communication verbale trop huilée, de la valorisation des gestes d’impolitesse (mettre un verre d’eau à la figure de quelqu’un), de l’attaque contre les experts, il s’agit de contester un ordre social dans lequel le « méchant numérique » n’a pas l’impression d’exister ».

La loi, un vrai recours ?

Face à ces débordements haineux qui ont de plus en plus tendance à se banaliser, voire se normaliser, pour une large fraction de l’opinion publique, des herses et des digues ont commencé à être érigées. En France, la loi visant à lutter contre la haine sur Internet (portée par la députée LREM Laetitia Avia) procède de ce souci de poser un garrot juridique face à l’hémorragie de propos haineux. Devant l’incapacité des GAFA à réguler les flots de propos incitant à la haine (en dépit des dispositifs régulièrement renforcés – souvent sous la contrainte ! – par les plateformes sociales mais pas suffisants en effet), le gouvernement français a entrepris de prendre le problème de la haine digitale à bras-le-corps. Il faut dire qu’en matière de haine, le gouvernement et sa majorité d’élus à l’Assemblée nationale et au Sénat prennent très cher sur les réseaux sociaux. Encore récemment, un élu du Rassemblement National, Jean-Yves Narquin, s’est répandu sur Twitter en propos orduriers à l’égard de Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre hommes et femmes.

Cette loi s’inspire de son homologue allemande promulguée depuis octobre 2017. Elle consiste en fait à mettre la pression sur les opérateurs du Web social. En cas de signalement d’un propos manifestement haineux, Twitter, Facebook et consorts disposent de 24 heures pour procéder au retrait du contenu incriminé. Dans le cas contraire, des sanctions pécuniaires s’appliquent, voire de possibles poursuites pénales. Ce qui de prime abord peut apparaître comme une mécanique contraignante pouvant effectivement endiguer les propos excessifs, pose néanmoins un vaste problème que les tenants de la liberté d’expression n’ont pas manqué de souligner. Ainsi donc, ce système permet à un acteur privé de soustraire un contenu parce qu’il est identifié comme incitatif à la haine, ceci sans l’intervention d’un juge. Si l’on veut respecter a minima les fondamentaux démocratiques et de la liberté de discours, on s’aperçoit que lutter contre la haine brassée par les réseaux sociaux, relève de la quadrature du cercle.

Adoptée en première lecture le 9 juillet dernier, la proposition de loi doit dorénavant passer devant le Sénat avant d’être définitivement adoptée. Le texte s’efforce de caractériser les contenus directement imputables à une forme de haine comme l’apologie du terrorisme, l’antisémitisme, le racisme, le harcèlement, etc. Toutefois, les débats sont loin d’être clos. Nombreux sont ceux qui y voient une loi liberticide et d’autres un dispositif irréaliste en cas de signalements massifs et d’engorgements chez les opérateurs chargés de la suppression. Certes, aucun texte de loi ne pourra à lui seul apporter la solution tout-en-un qui éradiquera la haine en ligne. Néanmoins, il s’agit d’un jalon légal qui peut aider à dissuader les excités du clavier.

Quelle attitude adopter ?

Au-delà des problématiques d’application que comporte cependant la loi Avia, les utilisateurs des réseaux sociaux vont devoir apprendre à intégrer cette notion de haine. La solution la plus radicale est certes la suppression de ses profils pour n’avoir plus à subir cette litanie de propos malsains, immondes et ultra-agressifs. Mais quid de celles et ceux qui ont malgré tout besoin des réseaux sociaux dans le cadre de leur activité professionnelle, voire qui souhaitent continuer à échanger au sein de groupes thématiques constitués sur les plateformes ? Se désinscrire peut alors devenir un handicap, notamment pour les professionnels de la communication qui ne peuvent plus faire l’impasse des conversations issues des réseaux sociaux.

Devant la crasse verbale violente qui m’a parfois été adressée, j’avoue que la velléité de tout stopper m’a effleuré plus d’une fois. Surtout lorsqu’un abruti (community manager de son état en plus !) téléphone à votre domicile pour vous menacer de vous casser la gueule après vous avoir gratuitement embrouillé la veille sur Twitter. Et je ne cite là que l’exemple le plus extrême qui me soit survenu. Mais les récurrences haineuses, elles, sont de l’ordre du quotidien. Actuellement, un compte Twitter anonyme (dont je tairai l’alias pour ne pas en faire sa publicité) s’amuse à étriller les figures professionnelles de la communication de crise en les humiliant, en les accusant de délits et en les diffamant. C’est d’autant plus inacceptable que la personne derrière ce compte couard, provient de l’univers de la communication. Elle connaît des références précises qui laissent immanquablement penser qu’elle règle sa frustration bileuse à coups de tweets merdeux envers ses têtes de turc dont je fais partie !

Far West pour toujours ?

Va-t-on par conséquent être condamnés à tous évoluer dans ce Far West digital où les coups pleuvent ? Sans vouloir être oiseau de mauvais augure, il est quasiment acquis que la problématique de la haine en ligne ne sera jamais totalement résolue. De par l’immensité du Web social, il sera toujours possible pour les plus malveillants de trouver un réceptacle numérique pour y instiller leur haine. Peu de temps avant de commettre l’abominable carnage d’El Paso au Texas, le criminel a déposé un manifeste suprémaciste sur le forum en ligne 8chan régulièrement épinglé pour son laxisme à l’égard des contenus haineux (son hébergeur a d’ailleurs suspendu depuis ses services). Est-ce à dire qu’il faut donc subir et se contenter de zigzaguer entre les balles ? La réponse est non. Chacun à son niveau peut être acteur pour juguler ces débordements et ces spasmes hystériques. Sans être exhaustive, voici une petite liste d’immunisation :

  • Bloquer systématiquement les profils importuns sans même leur répondre. C’est le plus grand pied de nez qui puisse leur être adressé d’autant que vous les frustrez de ne leur avoir pas permis de déclencher un bashing.
  • Signaler les profils les plus extrémistes dont les propos tombent de surcroît sous le coup de la loi. Il n’est pas acquis que tous reculeront ou réfléchiront à deux fois mais certains disparaissent étrangement de l’écran radar. Méthode testée avec succès à titre personnel !
  • Configurer des filtres qui aident à disposer de flux informationnels émanant de sources faisant autorité et tenant des propos constructifs même s’ils sont à l’opposé de vos convictions.
  • Effacer tous les commentaires haineux qui seraient adressés sur vos pages, vos blogs et vos profils. C’est au moins l’assurance que ceux-ci ne soient pas repris, voire amplifiés par d’autres haineux. Il ne faut jamais perdre de vue que les extrémistes de tout poil chassent aussi en meutes.

Pour autant, il n’est pas toujours évident de conserver son sang-froid. Moi le premier, j’éprouve quelquefois des difficultés à ne pas réagir devant tant d’incommensurable bêtise violente comme récemment ce twittos anonyme qui suggérait de « buter les gosses de flics puisqu’ils butaient nos gosses ». Le tout agrémenté comme très souvent d’une orthographe douteuse et d’une syntaxe déficiente. Pourtant, il ne faut pas être dupe. La haine percole durablement dans les réseaux sociaux. Entrepreneur engagé et associatif actif, Xavier Alberti a publié récemment sur son blog, une observation très pertinente de l’état de haine qui a investi Twitter et consorts (6) : « Dans le même temps, non contente de générer son archipélisation, notre société frénétique a décidé qu’il fallait parler cash, intronisant ce slogan qui a fait le succès des Le Pen puis de tous les populistes qui lui ont succédé en France et dans le monde, selon laquelle il faudrait « dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas ». Ainsi la société du parler cash permanent, des grandes gueules médiatisées et des bonimenteurs youtubés a-t-elle pris le pas sur tout le reste, par la transgression permanente, au nom d’une vérité qui serait enfouie et interdite, finissant d’hystériser chaque sujet, jusqu’à l’absurde, jusqu’à la nausée, jusqu’à l’injure ». Tout est dit. A ceux qui militent pour une société de dialogue et du respect de l’autre, de ne pas laisser les haineux kidnapper les tribunes d’expression.

Sources

– (1) – « Héloïse Martin : Moquée pour son poids dans Fort Boyard, elle quitte Twitter » – Pure People – 29 juillet 2019
– (2) – Laura Boudoux – « Zelda Williams harcelée sur Twitter après la mort de son père » – Elle.fr – 15 août 2014
– (3) – Natalie Ravenna – « Jade Hallyday violemment attaquée sur les réseaux sociaux » – Closer – 27 juillet 2019
– (4) – François Jost – « Haine, harcèlement, trolls : le web nous a-t-il rendus plus méchants ? » – La Revue des Médias – 16 mai 2018
– (5) – Ibid.
– (6) – Xavier Alberti – « La société des hystériques » – Blog de Xavier Alberti – 21 juillet 2019