Note de lecture : What happens in Vegas stays on YouTube d’Erik Qualman

Déjà auteur de deux ouvrages de référence sur les disruptions générées par les médias sociaux, le consultant et conférencier américain Erik Qualman vient de récidiver avec un petit opus sur la mort de la vie privée à l’heure de la connectivité numérique. Nourri par de nombreux cas d’étude et témoignages, le livre fourmille d’astuces et de conseils pour gérer intelligemment sa réputation personnelle et professionnelle. A glisser impérativement dans sa bibliothèque ou à télécharger sur sa liseuse !

Le titre iconoclaste et un brin énigmatique du troisième ouvrage d’Erik Qualman est à la fois un clin d’œil à une campagne publicitaire et à une mésaventure vécue par une personnalité princière. Objectif : démontrer qu’aujourd’hui plus rien de ce qui se dit, s’écrit, se filme, n’échappe aux yeux d’autrui sur les réseaux sociaux en dépit de ceux qui persistent à croire que la transparence reste encore une option.

« Privacy is dead »

Qualman - cover bookEn 2003, la ville de Las Vegas avait concocté un slogan alléchant pour se rendre encore plus attractive des touristes en mal de sensations fortes et de roulettes de casino mais peu désireux que leurs escapades deviennent pour autant publiques. D’où cette formule qui va signer pendant 10 ans la communication de la cité du jeu : « What Happens Here, Stays Here ». En d’autres termes et de manière humoristique, il s’agissait d’offrir la liberté à chaque visiteur d’être et d’agir comme bon lui semblait sans avoir à s’inquiéter du qu’en dira-t-on ou d’yeux indiscrets durant son séjour à Sin City. La campagne fut un constant succès si l’on en juge d’après les chiffres de fréquentation des casinos aux néons multicolores et des revues dansantes aux frous-frous affriolants.

Pourtant, si alléchante que soit la promesse d’une existence incognito à Vegas, celle-ci s’est foncièrement étiolée le 20 août 2012. Ce jour-là, le prince Harry est en goguette avec des potes et quelques superbes créatures dans un casino de la ville. Eméché, il lui vient alors l’idée de jouer une partie de billard déshabilleur où très vite l’auguste prince se retrouve délesté de ses vêtements avant de se livrer à de fantasques exhibitions en tenue d’Adam sous les yeux enthousiastes des bikini girls qui n’en loupent pas une miette au point que des clichés circulent peu de temps après dans la presse britannique et sur le Web et provoquer ainsi un mini-scandale à Buckingham Palace. Dans son livre, Erik Qualman ne manque pas de citer cette édifiante anecdote dans le chapitre consacré aux avatars divers et variés subis par nombre de personnes depuis que les médias sociaux ont bousculé les règles de la vie privée.

Les faits sont têtus

Une des nombreuses illustrations agrémentant le livre

Une des nombreuses illustrations agrémentant le livre

Dans l’inventaire très exhaustif des nouvelles règles de la réputation et des outils à adopter qu’Erik Qualman dresse en 7 chapitres, l’auteur est sans ambages. A ses yeux, nous n’avons plus à choisir si nous devons être ou pas sur les réseaux sociaux mais plutôt comment nous devons y exister. Pour appuyer son propos, il cite notamment un chiffre détonnant qui montre que l’irruption du numérique est désormais un fait avéré : 92% des enfants de moins de 2 ans ont déjà une présence numérique qu’Erik Qualman nomme « ombre digitale » du fait des photos postées par … leurs parents !

Loin d’être anxiogène, le livre propose au contraire de gérer les nouveaux enjeux réputationnels de manière très pragmatique. Dans le premier chapitre, l’auteur chiffre au nombre de 36, les nouveaux commandements pour quiconque devant se préoccuper de sa réputation digitale. Parmi ceux-ci, on peut notamment retenir le n°6 intitulé « Integrity & Reputation are now One » qui insiste sur la convergence désormais établie et indissociable entre les deux notions. Le n°17 est également très pertinent en soulignant que faire des erreurs digitales est moins important que la façon de les réparer. Laquelle révélera d’abord notre véritable personnalité. Le n°31 rappelle que sur les réseaux sociaux, chaque individu représente en plus de lui-même, son entreprise, son organisation et sa famille. Raison de plus pour peser sciemment ses propos avant de tweeter ou commenter.

Après un chapitre 2 récapitulant des anecdotes variées ayant impacté à divers degrés la réputation de personnes connues et moins connues, Erik Qualman fournit dans les 5 chapitres suivants quantité de bons tuyaux, de suggestions d’outil et de recommandations sur certains dangers comme le vol de données numériques ou le harcèlement en ligne. Loin d’être un roboratif mode d’emploi très académique, l’ouvrage se lit de façon très plaisante grâce à des textes concis, illustrés de temps à autre de dessins humoristiques et rédigés dans un langage très accessible. Ce livre de 180 pages s’avale sans effort et constitue un idéal vademecum à consulter chaque fois que l’on s’interroge sur sa réputation numérique.

Autres ouvrages publiés par Erik Qualman

– « Socialnomics : How social media transform the way we live and do business »
– « Digital Leader : How digital leaders are made, not born. The 5 simple keys to success in the Digital Era »

Le pitch de l’éditeur

– Erik Qualman – « What Happens in Vegas stays on YouTube »
– Twitter : @equalman
– Site web : www.equalman.com
– 180 pages – 19,95 $
– Ouvrage édité grâce à une campagne de crowdfunding sur le site Kickstarter



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