Ethical Coffee Company : Peut-on dénigrer son concurrent Nespresso sans apporter de preuve ?
Si George Clooney n’en finit plus de faire succomber ces dames au charme des capsules Nespresso, il est en revanche un autre acteur ardemment déterminé à croiser le fer avec la luxueuse marque emblématique de Nestlé. Fondée en 2010 par Jean-Paul Gaillard, ancien PDG de … Nespresso, Ethical Coffee Company (ECC) s’attaque sans relâche au pionnier des capsules de grands crus de café. En plus d’une guerre commerciale sans pitié et des procès en rafale, ECC accuse Nespresso de soudoyer des blogueurs pour dénigrer ses produits. Info ou intox ?
Entre Nespresso et Ethical Coffee Company, c’est la bagarre à outrance qui prévaut. Même si les deux impétrants ne sont plus les seuls sur le marché des dosettes de café compatibles avec les machines Nespresso, ce duo infernal ne cesse de se rendre coup pour coup. La rivalité est d’autant plus croustillante que l’homme d’affaires suisse Jean-Paul Gaillard n’est autre que celui qui a donné l’impulsion du succès commercial de Nespresso dès 1988 ! Il quitte ensuite en 1997 son poste de direction d’une marque alors en pleine ascension. En 2010, coup de théâtre ! L’homme réapparaît sur le marché du café haut de gamme en capsule pour … attaquer de front Nespresso !
« Me too » ou extension du concept ?
Tandis que tout le monde croyait Nespresso être l’unique détenteur du concept de la capsule, Jean-Paul Gaillard déboule dans l’arène fort d’une trouvaille début 2010. A qui veut l’entendre, il claironne qu’il a découvert une faille dans un des brevets de propriété intellectuelle autour de la capsule Nespresso. Conséquence : quiconque peut à son tour fabriquer et commercialiser des dosettes concurrents et de surcroît compatibles avec les machines spécifiquement conçues au départ pour ne fonctionner qu’avec des produits Nespresso. Avec à la clé, un marché juteux qui pèse alors 7 milliards d’unités vendues(1) pour 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Outre Casino et Maison du Café qui s’engouffrent également dans la brèche, Jean-Paul Gaillard créé alors Ethical Coffee Company pour aller chatouiller son ex-employeur sur ses propres terres. Avec un point d’ancrage qu’il veut différentiant par rapport à la capsule originelle à laquelle il avait tant contribué : afficher ouvertement son souci de responsabilité environnementale en proposant des capsules « innovantes, entièrement biodégradables et à un prix compétitif ».
Pour Nespresso, l’offensive résonne comme une déclaration de guerre. Non seulement les capsules d’ECC adoptent un design très proche de leur gamme mais elles taclent en plus sur deux points faibles de Nespresso : le prix à l’unité de la capsule (qui met le café à près de 70 € le kilo !) et l’aspect écologique pour lequel la marque du géant suisse n’est pas totalement neutre. Elle utilise en effet de l’aluminium pour la coque et l’opercule de la capsule ainsi que de la silicone et du synthétique pour les joints. Nestlé engage alors aussitôt la riposte en justice au motif qu’ECC ne serait qu’une contrefaçon abusive de sa capsule.
Un « Verdun » communicant de la capsule à café ?
Depuis plus de 3 ans, ECC et Nespresso se chamaillent comme des chiffonniers sans discontinuer. Même si George Clooney conserve son brushing impeccable en boutique, cela s’étripe sévère dans l’arrière-boutique.
Tour à tour, les deux ennemis s’accusent de tous les maux : pratiques commerciales déloyales, usurpation de brevets, entraves, etc. En France, en Allemagne, en Suisse et ailleurs, les deux entreprises sollicitent l’arbitrage des tribunaux pour tenter de faire plier l’autre. A ce petit jeu procédurier, ECC en fait même une arme de communication en jouant de la posture du petit David contre le géant Goliath du café.
Illustration symptomatique de cette guerre de tranchées façon Verdun : l’espace presse du site corporate d’ECC et le blog de son président fondateur. L’un comme l’autre n’hésitent à évoquer tous les procédures et revirements juridiques qui les mettent aux prises avec Nespresso. Sur l’espace média de Nespresso, il est assez amusant en revanche de noter que l’embrouillamini n’existe pas. Seuls sont disponibles des communiqués sur les nouvelles boutiques, unités de fabrications et nouveaux arômes ! Nulle part d’ailleurs n’est mentionnée ECC sur le site corporate de Nespresso. Comme si ce concurrent agaçant n’existait pas ! Au final, personne ne prend véritablement l’ascendant argumentaire.
Le « J’accuse » d’ECC
Dans ce conflit interminable, les escarmouches se multiplient faisant dire à Jean-Paul Gaillard que son concurrent historique est « aigri » de voir d’autres venir sur ses platebandes. Force est de reconnaître que dans la foulée d’ECC, de multiples marques ont lancé à leur tour une gamme de dosettes compatibles Nespresso rendant ainsi le marché extrêmement compétitif et alimentant d’interminables tests consommateurs pour savoir si oui ou non Nespresso mérite de demeurer l’incontournable leader du café haut de gamme en capsule !
Courant novembre 2013 au milieu de ces bisbilles ultra-caféinées, le blogueur Al Kanz, spécialiste du marché halal et des consommateurs musulmans, a attiré mon attention sur une bien étrange assertion qu’Ethical Coffee Company fait désormais figurer sur la page d’accueil de son site Web : « Nespresso et son club n’hésitent pas à vous mentir et vont jusqu’à payer des blogueurs pour vous décourager d’acheter nos capsules » ! A croire que le ton est encore monté d’un cran entre les deux irréductibles adversaires.
Dénigrer pour prendre le dessus ?
Balancer à l’opinion publique les turpitudes de son ennemi peut en effet constituer une tentation séduisante pour ternir sa réputation et prendre ainsi un avantage concurrentiel aux yeux des consommateurs. Ceci dit, le dénigrement est loin d’être la martingale absolue pour détourner les clients de l’enseigne adverse.
Microsoft en sait quelque chose. Le géant de Seattle se livre à un pilonnage en règle depuis fin 2011 à propos des dérives de son rival Google (lire à cet effet le billet du Blog du Communicant). Pourtant, difficile d’y voir des bénéfices substantiels tant Google poursuit inexorablement sa marche en avant.
L’approche agressive d’Ethical Coffee Company laisse encore plus perplexe. Devant une telle accusation, j’ai effectué de multiples recherches sur le Web pour trouver trace de billets déplaisants à l’encontre d’ECC. J’ai également fouillé au sujet d’un Nespresso Club Blogger qui pourrait être l’émanation du bras armé numérique que semble suspecter ECC. Chou blanc à chaque fois et impossible de dénicher la moindre anicroche accréditant l’idée que Nespresso opère en sous-main pour déglinguer la réputation d’Ethical Coffee Company.
A ce stade et alors que le message accusateur est toujours en première page du site, soit ECC bluffe sans complexes profitant du fait qu’il jouit de l’image du petit entrepreneur se querellant avec la gigantesque multinationale. Soit ECC détient des preuves avérées qu’il devrait alors partager publiquement pour prouver qu’il est bien victime de pratiques pas vraiment fair-play de la part du géant de Vevey. En revanche, instiller la suspicion par des affirmations comminatoires sans arguments concrets à l’appui relève d’une stratégie casse-cou. Laquelle peut s’avérer totalement contre-productive si au final, on découvre qu’il n’y a aucun blogueur rétribué par Nestlé pour critiquer excessivement les produits ECC.
Mise à jour du 28 décembre 2013 : Suite à ce billet, le PDG d’Ethical Coffee Company a pris le temps d’échanger avec l’auteur de ce blog. Selon les précisions qu’il apporte, une procédure en justice serait en cours à l’initiative d’ECC contre Nespresso sur le sujet des blogueurs. Des éléments auraient été produits devant cette même justice mais ne peuvent être à l’heure actuelle partagés publiquement. La réactivité de M. Gaillard est en tout cas suffisamment rare chez de nombreux dirigeants pour être soulignée et saluée. Pour en savoir plus, il suffit de lire les commentaires ci-dessous.
Sources
(1) – Etude de l’agence Vanksen – 15 novembre 2010
12 commentaires sur “Ethical Coffee Company : Peut-on dénigrer son concurrent Nespresso sans apporter de preuve ?”-
Jacques -
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Jean Paul Gaillard -
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Chaix -
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Olivier Cimelière -
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Jean Paul Gaillard -
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Jean Paul Gaillard -
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Ethical Coffee Company -
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sigaud -
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Ethical Coffee Company -
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Olivier Cimelière -
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Ethical Coffee Company -
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Olivier Cimelière -
Bonjour,
J’ai acheté un étui de votre Arabica dans la supérette de quartier où j’achète mon épicerie. J’ai décidé de boycotter Nestlé suite aux déclarations de son PDG sur l’eau qu’il considère comme un moyen de faire du profit et que je considère comme source de vie devant être accessible gratuitement et au plus grand nombre.
Votre café est très bon et présente pour moi l’avantage de pouvoir être acheté en petites quantités et surtout près de chez moi.
Donc je pense rester fidèle au moins quelques temps à votre marque.
Je pense sincèrement que les multinationales sont un poison pour nous.
Cordialement,
Jacques
Un pas de plus pour la liberté de choix du consommateur.
Et c’est simplement bien.
Jean-Paul Gaillard
Ethical Coffee Company
Bonjour
Pour quand des ouvertures de magasin pour vos dosettes ?
Cordialement
Bonjour
Je vous suggère d’écrire directement à l’entreprise : http://www.ethicalcoffeecompany.com/
Cordialement
Tout semble être dit dans le communiqué ci-dessus.
Un pas de plus vers la liberté de choix pour le consommateur.
Et c’est tout simplement bien.
Jean-Paul Gaillard
Ethical Coffee Company
Espace Presse
Communiqués
Communiqués de 2014
17 avril 2014 : Machines à café expresso
Nespresso s’engage devant l’Autorité de la concurrence à lever les obstacles à l’entrée et au développement des autres fabricants de capsules fonctionnant avec ses machines à café
> English version
Dans le cadre d’une procédure ouverte devant l’Autorité de la concurrence par DEMB (marque L’Or Espresso) – anciennement dénommée Sara Lee – et Ethical Coffee Company (marque Espresso et marques distributeurs), Nespresso propose une série d’engagements destinés à lever les obstacles à l’entrée et au développement des autres fabricants de capsules fonctionnant avec ses machines à café.
L’Autorité de la concurrence, qui est la première autorité antitrust à analyser ces pratiques, lance une consultation auprès des acteurs du secteur (test de marché) afin de vérifier que cette proposition d’engagements est suffisante pour répondre aux préoccupations de concurrence qu’elle a identifiées.
NESPRESSO, LEADER DU SECTEUR DES MACHINES ET CAPSULES À CAFÉ PORTIONNÉ
Les machines à café expresso portionné, permettant une préparation facile et rapide d’un café expresso grâce à l’utilisation de machines fonctionnant avec des portions de café (capsules, dosettes,…), rencontrent un grand succès auprès des ménages français : plus de 25 % d’entre eux en sont équipés. Plusieurs modèles sont présents sur le marché tels que, Nespresso et Nescafé Dolce Gusto du groupe Nestlé, Iperespresso de la société Illy, A modo Mio de Lavazza, ou Oh Espresso et Ek’ho de Malongo.
Nespresso a lancé la première machine à café expresso portionné. En France, 73 % des machines à café expresso portionné vendues sont des machines Nespresso et 85 % des capsules compatibles avec les machines Nespresso vendues sont des capsules de marque Nespresso (chiffres 2012). Nespresso réalise en France un quart de son chiffre d’affaires mondial.
En 2010, les premiers concurrents investissent en France le créneau de la vente de capsules compatibles avec les machines Nespresso. DEMB lance ses capsules L’Or Espresso en avril et Ethical Coffee Company commercialise ses capsules de marque Espresso et de marques distributeurs à partir du mois de mai. Depuis, d’autres fabricants de capsules compatibles sont entrés sur le marché.
LES PLAINTES DE DEMB ET ETHICAL COFFEE COMPANY
Les deux sociétés saisissantes dénoncent des pratiques d’éviction de la part de Nespresso consistant, notamment, à lier l’achat des capsules de marque Nespresso à celui des machines à café de marque Nespresso.
LES PRÉOCCUPATIONS DE CONCURRENCE DE L’AUTORITÉ : NESPRESSO AURAIT MIS EN PLACE DIFFÉRENTES PRATIQUES INCITANT LES CONSOMMATEURS À N’UTILISER SUR SES MACHINES QUE DES CAPSULES DE SA MARQUE
Les services d’instruction de l’Autorité ont relevé plusieurs pratiques d’ordre technique, juridique et commercial incitant les consommateurs à n’utiliser que les capsules de sa marque :
au niveau technique : les modifications successives apportées aux machines Nespresso ont eu pour effet de rendre les capsules de fabricants concurrents incompatibles avec les nouveaux modèles (transfert du joint d’étanchéité des machines aux capsules, ajout de nervures, de crochets et de rainures dans la cage d’extraction, modification du paramétrage du débitmètre, changement du système de perforation des capsules) ;
sur le plan juridique : Nespresso a apposé sur les machines à café Nespresso, sur leur emballage, ainsi que dans leur mode d’emploi et en particulier dans la garantie, des mentions incitant les consommateurs à n’utiliser que les capsules de marque Nespresso ;
sur le volet commercial : Nespresso a relayé dans la presse, une communication incitant les consommateurs à n’utiliser que les capsules de marque Nespresso.
À ce stade de l’instruction et compte tenu des éléments recueillis, il apparaît que Nespresso est susceptible d’avoir abusé de sa position dominante en liant l’achat de ses capsules à celui de ses machines à café, sans justification objective, évinçant, de ce fait, les fabricants de capsules concurrents.
LES ENGAGEMENTS PROPOSÉS PAR NESPRESSO
En réponse aux préoccupations de concurrence identifiées par l’Autorité, Nespresso a proposé trois types d’engagements, qui seraient valables pour une durée de 7 ans.
La transparence sur les modifications techniques apportées à ses machines
Nespresso s’engage, notamment, à communiquer aux fabricants de capsules concurrents qui en feraient la demande une mise à jour technique de toutes les modifications apportées susceptibles d’avoir un impact sur l’interaction entre la capsule et la machine Nespresso, et ce 3 mois avant leur entrée en vigueur.
Une garantie s’appliquant quelles que soient les marques de capsules utilisées
Nespresso propose de mettre en œuvre de nouvelles conditions de garantie s’appliquant « y compris en cas d’utilisation de capsules autres que de marque Nespresso, sauf si le dommage ou le dysfonctionnement constaté a été causé par l’utilisation de telles capsules ». En cas de différend, c’est à Nespresso de prouver que le dommage ou le dysfonctionnement a été causé par l’utilisation de ces autres capsules.
Aucun commentaire dissuadant les consommateurs d’utiliser les capsules concurrentes
Nespresso s’interdit notamment de formuler tout commentaire sur les capsules des concurrents, tant dans la presse qu’au sein du Club Nespresso. Cet engagement sera mis en œuvre dans le cadre d’un programme de conformité1.
En outre, par anticipation et dans la perspective de la fête des mères, qui est un événement très porteur en termes de ventes, Nespresso s’est engagée à mettre en œuvre dès maintenant une série d’engagements spécifiques, concernant le nouveau modèle de machine Nespresso déjà en vente – Inissia -, afin de limiter les potentiels effets d’éviction liés au changement du système de perforation des capsules.
LES SUITES DE LA PROCÉDURE
A l’issue du test de marché, le collège de l’Autorité se réunira en séance pour entendre les parties et examiner les observations formulées par les tiers. Il pourra, le cas échéant, demander à ce que les engagements soient modifiés ou complétés puis, après les avoir rendus obligatoires, clore la procédure. Dans le cas où les engagements, même amendés, ne seraient toujours pas satisfaisants, l’Autorité reprendrait le cours de la procédure contentieuse classique.
Les tiers intéressés ont jusqu’au 19 mai 2014 pour faire part de leurs observations sur les engagements proposés par Nespresso. Toutes les informations pratiques sont précisées dans le test de marché disponible ici.
1Un programme de conformité est un mécanisme de contrôle, d’alerte, de sensibilisation et de formation des salariés au respect, notamment, du droit de la concurrence.
> Consulter le test de marché
> Consulter les propositions d’engagements de Nespresso
Bonjour,
Il doit y avoir une erreur quelque part.
UFC Que Choisir et les autres Panels indépendants nous classent en équivalence, ou supérieurs à Nespresso.
Cela étant, comme indiqué, nous ne cherchons pas particulièrement à briller sur le Lungo.
Tout Italien vous confirmera qu’un réel espresso ne devrait pas dépasser 50 cc.
Les tests et la plupart de la consommation se font en 50 cc (une petite tasse pleine à 2/3 – 3/4).
Je ne peux que vous suggérer d’essayer en petite tasse.
Il est également possible que, par malchance, vous soyez tombé sur un mauvais lot… cela arrive, très rarement… mais cela peut arriver, comme chez tous les autres fabricants.
Vous pouvez prendre contact avec notre Service Clients. Le numéro vert est sur notre site web ou au dos de votre étui. Nous remplacerons votre lot gracieusement.
Dans tous les cas, merci de votre retour d’information. C’est très utile.
Bien à vous,
Jean-Paul Gaillard
Ethical Coffee Company
Bonjour,
J’ai essayé les capsules Ethical en version longo et bien trés déçu par la qualité ,on se demande vraiment si elles contiennent du café,il faudrait faire une vidéo pour vous prouver mes affirmations,serais je tombé sur une série défectieuse ,mais vraiment il ne coule rien comme café !!!!
Cordialement ,Mr Sigaud
Bonjour M. Cimelière,
Merci pour votre commentaire. Effectivement, il semble nécessaire de suivre de près ce qui se passe sur le web. Nous sommes parfaitement d’accord.
Autre coïncidence… Vous avez certainement dû avoir comme CEO la personne qui était mon premier patron… le regretté Serge M.
J’étais d’ailleurs un jour dans son bureau, après l’acquisition de Perrier, quand il y a eu un appel assez important sur une affaire qui aurait pu dériver sur l’affaire benzène/Perrier…
Il a été décidé de ne rien annoncer au public… (c’était sur une autre marque). Peut-être avez-vous été au courant. Je ne sais pas, vu que ceci est confidentiel, si vous voulez le vérifier, vous pouvez me contacter directement.
En bref, le fait que l’agence Vanksen aie Nestlé pour client n’est cependant pas anodin… Ceci pourrait expliquer la disparition du lien. Disparition que vous déplorez vous-même.
Pour revenir au sujet, l’affaire étant en justice en ce moment, il ne m’est pas possible de vous faire part des éléments de preuve que nous avons fournis.
Néanmoins, je puis vous montrer ici un élément public, donc connu, et qui émane d’un des meilleurs spécialistes du domaine en France. Vous le connaissez plus que certainement.
http://thierry-klein.speechi.net/2009/12/01/comment-nespresso-transforme-wikipedia-en-brochure-publicitaire/
Un autre ancien élément intéressant… c’était avant que ce genre d’activité de faux blogging, qui au passage sera à l’avenir réprimé par la Loi, se sophistique au niveau d’aujourd’hui.
http://thierry-klein.speechi.net/2005/10/24/un-commentaire-en-provenance-de-chez-nespresso/
Thierry Klein, déjà à l’époque, dénonçait ce type de pratique.
Les pratiques malheureusement continuent dans certains cas.
Comme indiqué, il n’est pas possible d’en dire plus, l’affaire étant en justice en ce moment.
Nous sommes la partie attaquante.
Dans votre billet, vous dites ne pas avoir trouvé de « bloggeur dénigrant »… Manifestement, les liens ont dû subir le même sort que le lien Vanksen dont vous déplorez la disparition.
Ces pièces sont dans le dossier en justice.
Voilà, je pense que tout est dit.
Nous sommes en faveur d’une concurrence saine et honnête. Celle qui bénéficie au Consommateur.
Malheureusement, cette optique ne semble pas partagée par … « certains de nos concurrents ».
Espérant avoir répondu à vos questions.
En toute ouverture, je vous suggère d’essayer les produits Ethical Coffee Company, en comparaison avec Nespresso, et d’en tirer les conclusions que vous souhaitez.
Afin d’être tout à fait clair, notre objectif est d’être supérieur dans le domaine de l’espresso. Soit de la « petite tasse ».
Les versions dites « Lungo » ne nous intéressent pas vraiment. En effet, quelle que soit la marque, tirer 5 à 6 gr de café en plus d’une petite tasse ne peut pas donner un bon résultat au sens « Italien » du terme.
Nous concentrons notre stratégie sur la tasse courte et la meilleure qualité.
UFC Que Choisir a d’ailleurs fait un test très intéressant. Il semble que le rapport qualité-prix de Ethical Coffee Company soit difficile à battre.
La qualité dans l’absolu elle-même semble également difficile à battre.
Si tout ceci arrive en moins cher et moins polluant pour le consommateur, vous en conviendrez… autant le mieux.
Bien à vous,
Jean-Paul Gaillard
Ethical Coffee Company
Cher Monsieur
A nouveau un très sincère merci pour cet échange absolument intéressant et constructif qui est au-delà du contenu que vous apportez par ailleurs, exactement la posture que les dirigeants d’entreprise doivent savoir cultiver à l’heure de la communication digitale. C’est tout le manifeste que je défends dans mon récent livre « Managers parlez numérique … ». Je suis enchanté de pouvoir échanger en vrai avec un dirigeant qui a compris l’intérêt de la discussion digitale. C’est franchement encourageant !
Ce préambule étant achevé, j’ai effectivement bien connu Serge M. qui fut mon premier PDG puisqu’il pris la tête de ce qui s’appelait à l’époque Nestlé Sources International juste après l’OPA réussie sur Perrier. Je suis arrivé quelques mois après la création de NSI ! Une belle aventure professionnelle en tout cas …
Merci pour vos compléments très précis. Je comprends désormais mieux que vous ne puissiez pas produire certains éléments si ceux-ci sont actuellement requis dans le cadre d’une procédure judiciaire. J’en déduis donc qu’il existe des pièces concrètes que la justice est en train d’examiner. Je serai très intéressé d’en savoir plus le jour où la justice rendra son verdict. Si Nespresso s’est réellement livré à ce genre de tripatouillage, c’est franchement regrettable et particulièrement dommageable pour la marque. Affaire à suivre donc …
En attendant, je vous promets d’essayer les capsules ECC. La démarche environnementale est évidemment un aspect auquel je suis personnellement sensible en tant que consommateur même s’il n’est pas toujours aisé de savoir ce qui est réellement accompli ou même d’éviter des produits qui ont une empreinte écologique peur reluisante. En tout cas, je me lance puisque je dois bientôt recharger mon stock de capsules !
Je ne manquerai pas de vous faire savoir. A nouveau merci pour ce très fructueux échange et au plaisir de continuer à vous lire. Bien cordialement
Olivier Cimelière
S’il s’agissait de dénigrement et non pas de vérité, on pourrait se demander pourquoi Nestlé et Nespresso, qui l’ont pourtant déjà fait envers d’autres (notamment contre le site de vente en ligne « Chacun son Café »), n’ont pas agi en justice ?
En bref, l’étude de l’agence Vanksen semble « bien à propos »….
En associant Nestlé et Vanksen sur Google, ou autre moteur de recherche internet……on comprend mieux….
http://www.vanksen.fr/blog/nestle-et-la-gestion-du-scandale-kit-kat/
http://www.cominmag.ch/vanksen-lance-ladvergame-felix-clever-quest-sur-facebook/
Merci à l’auteur de ce billet de mentionner que Nestlé est un client de l’agence Vanksen.
Vanksen, s’ils lisent ce billet, ce qui, au vu de leur spécialité devrait être le cas, devraient également rectifier dans ce sens.
En bref, ce que nous disons est tout bonnement vrai. Triste, oui, mais vrai.
Merci,
Jean-Paul Gaillard
Ethical Coffee Company
Bonjour M. Gaillard
Tout d’abord je suis ravi de constater que des dirigeants d’entreprise pratiquent une veille active et savent engager avec leur écosystème numérique. Ce n’est pas si fréquent et il convient de le saluer.
Concernant les rapports entre Vanksen et Nestlé, je ne saisis pas vraiment où est le souci. Que cette agence ait travaillé (ou travaille encore) avec Nestlé, ne change rien aux billets qu’ils ont édités. Le seul point surprenant (à mes yeux) est qu’on ne peut plus accéder à l’étude e-réputation qu’ils avaient effectuée en 2010 au sujet de la bagarre entre Nespresso et ses nouveaux concurrents. Hormis cela, où est le problème par rapport à ECC ?
A ce compte-là, je peux aussi être suspecté de rouler pour Nestlé puisque j’ai été 14 ans durant dircom chez Nestlé Waters et j’avais des relations régulières avec mes homologues de Nespresso. Pourtant, ce n’est pas le cas.
Concernant l’accusation que vous formulez à l’encontre de Nespresso payant des blogueurs, il est vrai que cela peut paraître étonnant que Nestlé n’ait pas attaqué en justice sur ce point. Mais en même temps, permettez moi de réitérer ma question : où sont les preuves ? Qui sont les blogueurs payés en sous-main ?
S’il existe des éléments concrets et indubitables (comme l’histoire de Pepsi qui finançait masqué des blogueurs il y a qqs années), il faut les produire publiquement. Si cette pratique existe, je m’étonne que d’autres blogueurs n’aient pas soulevé l’histoire. Aujourd’hui, il est quasiment impossible de jouer à ce jeu dangereux sans se faire pincer. Or jusqu’à présent, rien de tel n’accuse Nespresso. Excepté la phrase mise en exergue sur votre site.
Si ce que vous dites est vrai, il me semble crucial d’en fournir les indices. Sinon, cela reste une affirmation sans véritable fondement. En vous remerciant de m’avoir lu. Cordialement
Olivier Cimelière