Le fact-checking peut-il (et doit-il) constituer un outil de communication politique ?

Un article du Washington Post en date du 24 novembre dernier a fait grand bruit. Experts à l’appui, celui-ci affirmait que la propagande russe avait massivement investi les réseaux sociaux pour diffuser des fausses infos et biaiser ainsi le résultat de l’élection présidentielle américaine qui vit Trump vainqueur à l’étonnement de beaucoup. Quelques jours plus tard, c’est Le Monde qui a fait part sur sa Une des inquiétudes de Paris et Berlin sur une potentielle désinformation russe en ligne lors des élections de 2017. Au même moment, des sympathisants d’Emmanuel Macron lancent un site qui se veut un espace de fact-checking sur les idées et propositions émises par le candidat et contrer par la même occasion des distorsions informationnelles. Enjeux et risques.

Bobards, intoxs, rumeurs, contre-vérités, calomnies, etc. Tout le bréviaire des dérives rhétoriques n’en finit pas de s’enrichir de cas patents de mensonges et de fausses informations distillés à mesure que les débats montent en température sur les médias sociaux. A cet égard, la campagne des élections présidentielles américaines de novembre 2016 a constitué un pic historique où tous les coups tordus et les arrangements sans vergogne avec la vérité étaient abondamment pratiqués. Entre satiristes excités à l’idée de semer la pagaille et militants chauffés à blanc pour détruire l’adversaire, le règne du grand n’importe quoi a rythmé le flux des tweets et retweets au point de faire émerger des faits qui n’en étaient pas mais qui en donnaient l’impression fallacieuse. Depuis le courant des années 2000, les médias ont de fait multiplié les initiatives pour débusquer les mythes tenaces que d’aucuns se complaisent à essaimer et entretenir. Le 28 novembre dernier, des partisans d’Emmanuel Macron ont lancé un site baptisé « Vision Macron » qui reprend le concept de fact-checking pour répondre aux accusations récurrentes d’absences d’idées concrètes du candidat pour l’Elysée 2017. Est-ce effectivement un aspect stratégique à envisager ?

Le fact-checking est entré dans les mœurs

fck-fact-checkerUne chose est sûre. Politique et fact-checking sont historiquement liés. C’est en 2004 aux Etats-Unis qu’un pionnier va explorer ce filon informationnel. A l’époque, les Etats-Unis, médias en tête, viennent de découvrir l’ampleur des mensonges opérés par l’administration Bush pour justifier une intervention militaire en Irak visant à destituer le dictateur Saddam Hussein.

C’est dans ce contexte de défiance accrue que le site FactCheck.org déboule dans le paysage médiatique. Affilié au Centre de politique publique de l’Université de Pennsylvanie et sous la houlette d’un ex- de la chaîne d’info CNN, Brooks Jackson, il entend corriger les erreurs des acteurs de la scène politique américaine et enrayer les rumeurs qui ne manquent pas d’essaimer à mesure que l’échéance présidentielle de 2008 s’approche. C’est d’ailleurs lors de cet événement que le site va obtenir ses lettres de noblesses en mettant en lumière un certain nombre de faits occultés par l’équipe de campagne du parti Républicain. Michael Dobbs, lui-même fact-checker au Washington Post, explique cette genèse (1) par le fait que « le journalisme américain s’était cantonné à une fausse objectivité qui consiste à donner la parole à chacun et à s’en laver les mains ».

fck-repostDepuis, la pratique s’est répandue dans de très nombreux pays. En septembre 2016, le dernier rapport du Reuters Institute for the Study of Journalism dénombrait ainsi en Europe (2) plus de 40 sites totalement consacrés à la vérification de faits et répartis dans 8 pays. Parmi les plus illustres et consultés en France, on peut notamment citer Désintox de Libération apparu en 2008 puis les Décodeurs du Monde qui ont embrayé l’année suivante. Les deux auteurs du rapport (Lucas Graves, professeur assistant à l’école de Journalisme et Communication de l’université du Wisconsin et Federica Cherubini, directrice de la mutualisation des contenus chez Condé Nast International) ont également cherché à mieux connaître le profil et les motivations de ces sites en interrogeant une trentaine d’entre eux. Il s’avère notamment (3) que 43% déclarent que leur premier objectif est « d’améliorer la qualité du discours public » et « de plus responsabiliser » les politiciens dans leurs déclarations.

Autre élément intéressant qui ressort l’étude : les sites de fact-checking ne sont plus forcément l’apanage des médias. Bien qu’une solide majorité demeure adossée à des rédactions professionnelles, d’autres sont issus d’institutions publiques ou d’ONG. C’est par exemple le cas de FactCheckUkraine. Dans un pays encore secoué par les affrontements militaires entre pro-russes et anti-russes, la désinformation va bon train de part et d’autre des deux camps belligérants. Pour l’opinion publique, il devient dès lors malaisé de distinguer le vrai du faux. Chef de projet sur le site, Igor Korkhovyi explicite la démarche (4) : « Nous voyons le fact-checking comme un projet faisant partie intégrante du mouvement de réforme civile. L’idée principale de notre fact-checking est d’impliquer la population afin de responsabiliser les officiels, de surveiller leur rhétorique et de combattre le populisme ».

Vox populi, vox digitali ?

fck-trump-fakeSi le travail de clarification est courageusement mené par les 113 sites de fact-checking officiellement répertoriés, il n’en demeure pas moins que l’influence désormais acquise des conversations sur les médias sociaux, ne facilite pas forcément la tâche. Chacun devient potentiellement ou concrètement vecteur de désinformation et chambre d’écho de rumeurs en fonction de ses opinions propres. Rédacteur en chef de BuzzFeed News à Toronto, Craig Silverman a ainsi mené juste avant les élections, une étude portant sur 3 pages Facebook hyperpartisanes de Donald Trump et 3 autres résolument à gauche, toutes ayant en commun d’avoir une audience conséquente. Les résultats ont de quoi interpeller (6). Sur les pages pro-Trump, 38% des posts sont particulièrement faux et/ou faits d’un amalgame biaisé de vrai et de faux tandis que ce taux s’établit à 19% sur les pages de gauche. Corrélé au nombre de partages que ces posts ont enregistrés, on conçoit alors aisément l’impact de la répercussion de ces informations bidouillées ou carrément apocryphes.

A plusieurs reprises, les faits ont d’ailleurs confirmé cette tendance lourde à la dissémination de fausses informations qui finissent rapidement par nourrir les gros titres des médias. Par exemple, le 3 novembre dernier, surgit un sujet où un homme prétend que l’équipe d’Hillary Clinton lui a versé 3500 dollars pour aller semer la zizanie dans les meetings de campagne de Donald Trump. L’info émane d’Abcnews.com.co (qui n’a rien à voir avec le vrai site de la chaîne TV ABC News mais personne n’y prête attention). Aussitôt, la polémique enfle sur les réseaux sociaux et chacun d’y aller de ses commentaires outrés, rageurs, violents sur le manque d’éthique des Démocrates. Le fils de Donald Trump lui-même achève de « crédibiliser » l’histoire en tweetant (7) : « La vérité sort enfin » tandis que la directrice de campagne du paternel, Kellyanne Conway qualifie l’anecdote de « déplorable » (8). La véritable histoire éclate pourtant très rapidement. Il s’agit d’un canular mais pour beaucoup cette information sera inaudible ou inaperçue.

Quand la viralité digitale distord la réalité

fck-social-media-and-news_0-01Or s’il est un fait que la dernière élection présentielle américaine a mis en évidence, c’est le recours massif aux réseaux de la part des équipes de campagne d’Hillary Clinton et Donald Trump. Objectif : démultiplier et toucher un maximum de monde en publiant des news faites maison. Lesquelles ne s’embarrassent pas toujours vraiment avec la réalité. Qu’importe, c’est la viralité qui doit primer pour rallier des clics, des partages, des relais. Bref, inonder avec ses propres infos et finir par imposer celles-ci comme crédibles du fait même de cette viralité massive. Les études régulières menées par le Pew Research Center expliquent pourquoi les candidats de 2016 ont tant misé sur les réseaux sociaux et leurs contenus propres. En ce qui concerne leur façon de s’informer, 62% des adultes américains affirment recourir très régulièrement aux médias sociaux (9). Et la courbe ne cesse d’être haussière année après année.

En plus d’être co-auteur du rapport Reuters Institute sur le fact-checking, Lucas Graves a également publié en septembre 2016, un livre sur le sujet intitulé « The Rise of Political Fact-Checking in American Journalism ». Il y relève notamment un paradoxe qui doit largement interpeler les communicants politiques (et même ceux d’autres secteurs !). Ainsi, PolitiFact, site de fact-checking sur la vie politique américaine, a relevé que seulement 5% des affirmations de Trump à mi-2015 répondaient à la catégorie « Moitié Vrai », le reste étant erroné. Pourtant, tout le monde connaît désormais le résultat final. Est-ce donc à dire que le fact-checking a failli dans sa tentative de restaurer les vraies informations auprès de l’opinion ?

L’enfermement critique de l’opinion publique

fck-_social-media-and-news_0-04En fait, le fact-checking se heurte à une première réalité en matière de communication politique et de comportements sur les médias sociaux : la passion qui l’emporte souvent sur la raison. Pour les plus motivés et partiaux, peu importe la teneur exacte du propos. C’est surtout l’impact généré qui est recherché pour cliver avec les « irrécupérables », consolider les fans et convaincre les indécis. Et comme aujourd’hui, une information a largement tendance à en chasser une autre en une fraction de secondes, on comprend dès lors mieux que l’esprit critique soit vite anesthésié par ce bombardement permanent d’assertions dont on ne sait plus si elles sont fondées ou pas. Dans le rapport du Reuters Institute, le journaliste politique du Monde, Samuel Laurent livre un témoignage qui abonde dans ce sens (11) : « Prenez l’exemple de Nicolas Sarkozy. Il y a des erreurs et des choses fausses qu’il a dites pendant 10 ans. Ce n’est pas une vérification ou même six, sept, huit ou dix qui l’ont empêché de continuer à les dire. Dans tous les cas, il sait que son public, ses ouailles n’auront pas l’information que j’aurais vérifiée comme fausse ou vraie. C’est le même problème avec Trump et cela ne l’a jamais empêché de monter dans les sondages ».

Ensuite, en dépit du décryptage opéré, le fact-checking voit sa portée limitée en termes d’audience. Si l’on reprend l’étude du Pew Research Center citée plus haut dans ce billet, on s’aperçoit également (12) 64% des personnes privilégiant les médias sociaux pour avoir de l’information, se contentent de fréquenter une seule plateforme. Laquelle est de manière prépondérante Facebook, suivis ensuite par Twitter et Reddit. Ce qui n’est pas sans conséquence sur la diversité des points de vue auxquels une personne peut être exposée. Grâce aux algorithmes qui scrutent et affinent en permanence les centres d’intérêt des internautes, ces derniers se voient proposer en priorité d’autres contenus en phase avec leurs opinions. D’où un risque non-négligeable d’enfermement informationnel où les sites de fact-checking auront toutes les peines du monde à émerger et contrebalancer certains faits pris pour argent comptant.

Bien qu’il semble revêtir des atours de science-fiction, le troisième danger n’est pas pour autant un épiphénomène à négliger : les vieilles techniques de propagande politiques du XXème siècle se sont désormais adaptées à l’ère de la connectivité digitale. Qu’il s’agisse d’astroturfing (effet massif de foules numériques fictives pour faire croire à quelque chose) ou d’amplification de fausses nouvelles reprises en cascade par des milliers de profils sociaux, l’objectif demeure identique : modifier la perception d’une opinion publique et la faire agir dans le sens souhaité par celui qui est à l’origine de la manipulation. L’exemple le plus flagrant s’est produit en décembre 2012 en Corée du Sud, l’un des pays les plus connectés au monde. Alors qu’allait se disputer l’élection présidentielle entre la présidente conservatrice sortante et son rival progressiste, une incroyable avalanche de 24 millions de tweets (13) s’est abattue sur ce dernier accusé d’être un dirigeant à la solde du voisin et ennemi historique, la Corée du Nord. Dans les semaines qui ont suivi, il s’est s’avéré que l’opération était pilotée par le chef des services secrets. 600 comptes fictifs et 10 groupes distincts ont été recensés comme ayant été à l’origine d’une des plus grandes manipulations digitales jusqu’à présent.

Un risque prégnant

fck-washington-postDernièrement, le Washington Post a invoqué le même argument propagandiste pour dénoncer le rôle de certains médias en ligne favorables à Moscou dans la prolifération de fausses infos auprès d’au moins 15 millions d’Américains (14). L’analyse a été jugée un peu courte et caricaturale par The Intercept, le blog de Mark Greenwald, l’homme qui a par ailleurs aidé Edward Snowden à révéler publiquement la surveillance exercée par la NSA sur des sites comme Google, Facebook et consorts. Même si le reportage du Washington Post prête visiblement le flanc à la critique, il n’en demeure pas moins que l’hypothèse d’un vaste trucage informationnel en ligne est loin d’être une chimère. Le patron du renseignement extérieur allemand, Bruno Kahl, n’a aucun doute à ce sujet (15) : « Il y a des indications selon lesquelles des cyberattaques se produisent dans le seul but de créer de l’incertitude politique ».

Quoiqu’il en soit, la rumeur et la désinformation font dorénavant partie intégrante du Web social. A cet égard, elles bénéficient de surcroît de la profonde crise de confiance du public à l’égard des médias eux-mêmes ainsi qu’envers les institutions politiques. Depuis mars 2015, le gouvernement Hollande a notamment ouvert un compte Twitter spécifique visant justement à rectifier et déminer les intoxs diverses qui peuvent circuler autour de l’action gouvernementale. Gaspard Gantzer, le conseiller en communication de François Hollande, en précisait l’idée (16) : « L’idée, imaginée par le patron de la cellule Web de l’Élysée, Frédéric Giudicelli, nous servira à dialoguer avec des citoyens ou des journalistes pour corriger des informations erronées ou imparfaites que l’on a vues sur le Web. Il ne s’agit pas de créer des contenus mais de renvoyer les internautes vers les bonnes sources ». Actuellement, le compte enregistre 36700 abonnés sans réellement avoir pu inverser l’image calamiteuse qui a récemment conduit François Hollande à ne pas briguer un deuxième mandat.

Macron bis repetita ?

fck-vision-macronDès lors, l’initiative des partisans d’Emmanuel Macron avec le lancement du site de fact-checking « Vision Macron » a-t-elle une chance de parvenir à incurver certaines idées reçues ? Ses concepteurs le croient fermement. Co-fondateur de l’association « Les Jeunes avec Macron », Pierre Person se fixe une feuille de route très claire (17) : « Compiler et synthétiser toutes les idées d’Emmanuel Macron, afin de démontrer qu’il a une vraie vision. C’est ce qui manque cruellement aux politiques. Chez Emmanuel Macron, il y a une consistance et une vision ancrée dans le réel et ça n’a pas bougé depuis son entrée au gouvernement ». Et si besoin, l’initiative indépendante d’En Marche (mais cautionnée) entend également être capable de faire œuvre de riposte en cas d’attaques mensongères ou manipulatoires.

S’il est trop tôt pour prouver la pertinence et la valeur ajoutée d’un fact-checking intégré à une stratégie de communication politique, l’idée a de quoi susciter de l’intérêt. Ceci d’autant plus que sur les réseaux sociaux, les plus bruyants ne sont pas forcément ceux qui pèsent de façon représentative ou qui diffusent de vraies informations. On le voit régulièrement avec la poignée de militants de la « fachosphère » qui ne possède pas des troupes en nombre mais qui est en revanche capable de créer le buzz grâce à des techniques bien rôdées et des contenus spécieux. Ne serait-ce que pour contrer ce canal à rumeurs, se doter d’un site de fact-checking procède donc d’une approche éclairée des enjeux.

En revanche, il ne faudra pas croire que le site à lui seul parviendra à défaire les mythes et intoxications qui ne vont pas manquer de surgir durant la période jusqu’à l’élection présidentielle de 2017 et même au-delà. Ce site de fact-checking doit de facto s’inscrire dans un écosystème où des « veilleurs » pro-Macron sont en mesure d’articuler proactivement le site à mesure que les controverses se font jour. De même, il faudra également disposer de communautés objectivement bienveillantes capables elles-mêmes de relayer les précisions du site « Vision Macron » auprès de différents publics, médias y compris. A cet égard, le site « Vision Macron » pourrait peut-être élargir son propos en ouvrant aussi un espace de questions-réponses calqué par exemple sur le modèle de ce que MacDonalds au Canada. Sur ce site, n’importe qui peut poser sa question et obtenir une réponse argumentée dans un délai raisonnable. Le succès du fact-checking repose particulièrement sur cette capacité à engager un dialogue plutôt qu’uniquement privilégier le côté kit argumentaire, certes nécessaire mais pas suffisant pour contrer efficacement théories du complot et autres fariboles populistes que d’autres n’ont guère de pudeur à touiller et amplifier.

Sources

– (1) – Corine Lesnes – « Feu sur les fact-checkers de la campagne américaine » – Le Monde – 7 septembre 2012
– (2) – Catalina Albeanu – « RISJ report highlights the rise and impact of fact-checking sites across Europe» – Journalism.co.uk – 23 novembre 2016
– (3) – Ibid.
– (4) – Ibid
– (5) – Ibid.
– (6) – Craig Silverman – « Hyperpartisan Facebook Pages Are Publishing False And Misleading Information At An Alarming Rate » – BuzzFeed – 20 octobre 2016
– (7) – Tom Blackwell – « The scourge of the U.S. election: Fake news, exploding on social media, is seeping into the mainstream » – National Post – 4 novembre 2016
– (8) – Ibid
– (9) – Jeffrey Gottfried et Elisa Shearer– « News Use Across Social Media Platforms 2016 » – Pew Research Center – 26 mai 2016
– (10) – Heidi Moore – « How can you do fact-checking if no one agrees on what a fact is? » – The Washington Post – 4 novembre 2016
– (11) – Rapport « The rise of fact-checking sites en Europe » – Reuters Institute for the Study of Journalism – 2016
– (12) – Jeffrey Gottfried et Elisa Shearer– « News Use Across Social Media Platforms 2016 » – Pew Research Center – 26 mai 2016
– (13) – Présentation de Fabrice Epelboin sur l’astroturfing à la Sorbonne – 26 février 2014
– (14) – Luc Vinogradoff – « La « désinformation » russe sur le Net fait débat » – Le Monde – 2 décembre 2016
– (15) – Nathalie Guibert et Thomas Wider – « Les élections en Europe dans la cyberguerre » – Le Monde – 2 décembre 2016
– (16) – Le Scan politique – « L’Elysée se dote d’un compte Twitter pour démonter les rumeurs » – Le Figaro – 30 mars 2015
– (17) – Marie-Pierre Haddad – « Macron : Vision-Macron, le site qui compile toutes ses prises de parole » – RTL.fr – 28 novembre 2016